Madagascar: Un documentaire qui part à la découverte des derniers creuseurs de baobab

Le documentaire " Mamody, le dernier creuseur de baobab " s'intéresse à une pratique malgache exceptionnelle : celle d'utiliser ces géants des forêts pour en faire des réservoirs naturels de stockage d'eau. Le film, sélectionné dans 32 festivals, et déjà primé sept fois depuis juin, offre au public un voyage au fin fond de la Grande Île, là où l'homme vit encore totalement connecté à son environnement.

" Je viens de sacrifier ce coq, car je vais creuser profondément ce baobab. Je ne veux pas le faire souffrir, [... ] bénissez-moi pour que je ne le blesse pas, qu'il guérisse et qu'il ne m'arrive pas de mal. " Ces mots, ce sont ceux de la prière de protection prononcée par Mamody, le dernier creuseur de baobab, à Zanahary, le dieu créateur malgache. Une fois le sacrifice effectué, Mamody se met à creuser celui qu'il a baptisé " Zatelo ", le baobab à trois troncs.

" Une pratique qui va certainement disparaître "

" On parle d'une pratique unique au monde ", raconte Cyrille Cornu, chercheur spécialiste des baobabs et réalisateur du documentaire. C'est aussi lui qui a produit et réalisé le documentaire. " Je l'ai vraiment tourné dans l'idée de garder une mémoire de cette pratique qui va certainement disparaître dans les années qui viennent, parce que les habitants d'Ampotaka ont trouvé d'autres moyens pour stocker de l'eau, notamment des citernes en plastique qui sont peu coûteuses et offertes par certains projets [humanitaires, ndlr]. Et donc progressivement, ils vont délaisser les baobabs et ceux-ci vont se refermer avec le temps. "

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Le documentaire emmène le spectateur dans un Madagascar aride, isolé, mais un Madagascar extraordinaire tant tout semble possible : " Ce n'est pas forcément la carte postale classique : on est dans un village dans les terres, il n'y a pas la mer à proximité. Par contre, on y découvre des gens attachants, des gens qui vivent dans la simplicité, très proches de la nature et finalement, derrière ces images, et derrière leurs messages, dans le film, on a peut-être beaucoup à apprendre, avec notre société de consommation qui nous amène à vivre de façon si artificielle. "

Mamody, Foty Florent, Eugénie, Sambisoa, autant de personnages authentiques auxquels on s'attache et dont on aimerait garder un petit bout de leur savoir et de leur ingéniosité.

C'est un travail assez long qui peut prendre jusqu'à plusieurs semaines, selon la taille de la citerne. Mais c'est une pratique assez commune maintenant à Ampotaka puisque 140 citernes ont été creusées ainsi autour du village.

Le chercheur Cyrille Corn décrit le travail du creuseur de baobab

 

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