Angola: L'Institut Agraire de Tchivinguiro clame sa réhabilitation

- L'Institut Technique Agraire de Tchivinguiro, dans la province de Huila (sud), se réinvente dans le domaine agricole, avec la création d'un projet d'inclusion productive des familles résidant dans la zone adjacente au complexe scolaire, malgré la nécessite de sa réhabilitation.

Avec ce projet, au moins 500 familles vivant dans la zone limitrophe de l'Institut vont, par étapes, arrêter de saboter son canal d'irrigation et disposer d'un revenu pour leur subsistance à chaque fin de cycle de production.

L'institut, créé en 1978, voit son patrimoine dégradé, en mettant l'accent sur l'internat avec la détérioration du toit, accélérant ainsi, les dommages de l'installation électrique et du système d'évacuation des eaux usées.

Son canal d'irrigation de 3.000 mètres de long est endommagé par la population, tandis que les installations d'élevage (de la laiterie, la volière, la porcherie, les laboratoires, les entrepôts à la météorologie) sont également dégradées, a constaté l'ANGOP.

L'institut, en plus du complexe scolaire situé dans une zone de 5.510 hectares, à Tchivinguiro, municipalité de Humpata (Huíla), dispose également de trois fermes pour la production et les cours pratiques dans la province de Namibe, à savoir Chela (1.160 ha), Bruco (1.650 ha), où l'agriculture est pratiquée et Macuala (5.650 ha), cette dernière réservée à l'élevage.

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Sur la seule ferme principale, il y a 70 hectares de terres irriguées, 230 de terres pluviales pour l'agriculture en saison des pluies et la forêt naturelle.

L'un des responsables de l'Institut contacté par l'ANGOP, a dit qu'une coopérative agricole avait été créée, composée d'anciens élèves, qui travaillent sur l'inclusion des familles vivant dans les environs de l'institut.

Dans une première phase, a-t-il indiqué, quatre hectares ont été mis à la disposition de la coopérative, dont deux pour la production de maïs et le même nombre pour la production de haricots, où l'institut fournira tous les intrants et surveillera l'activité, en gardant 60 pour cent du résultat de la récolte.

Ledit responsable a déclaré que l'idée d'inclusion productive est de travailler avec les populations pour améliorer la technique de production et leurs revenus avec la commercialisation des récoltes, maintenir la coopérative, et avec le temps, lui allouer plus d'espace pour l'agriculture et augmenter le nombre de familles à être intégré au programme.

D'autre part, la source a déclaré qu'à ce jour, la coopérative compte 28 membres, dont 12 anciens étudiants et le reste des habitants de la région, notamment ceux qui occupaient illégalement certaines des parcelles de terrain de l'institut pour l'agriculture.

Ce même responsable a indiqué qu'en raison du manque de ressources financières, ils avaient été contraints de mobiliser des hommes dans le quartier pour la réparation "palliative" de 800 mètres du canal en échange de nourriture.

Cependant, il a expliqué qu'une partie de la structure de la piscine était encore en cours de réhabilitation pour être transformée en barrage, afin de stocker l'eau pour les champs agricoles, un projet de l'ancienne direction de l'institut.

Selon lui, des actuels et anciens étudiants ont été impliqués dans la campagne agricole, dans la culture d'un hectare de pomme de terre, quatre de haricots et la moitié de chou, entre autres cultures.

Réhabilitation de l'institut évaluée à 21 millions d'euros

La source a précisé qu'une estimation de 21 millions d'euros avait été faite pour la réhabilitation totale de l'institut, avec le financement de l'Agence Française de Développement.

Le projet en cours d'analyse depuis plus de quatre ans par les autorités, impliquera toutes les filières agraires des instituts techniques de l'Angola, a informé le responsable de l'institut.

L'année scolaire connaît une augmentation d'étudiants de 16%

Cet institut compte 490 étudiants inscrits pour l'année académique 2022/2023, dont 100 du sexe féminin, soit une augmentation de 16% par rapport à l'année précédente, qui comptait 412 étudiants.

L'offre de formation reste dans les quatre filières traditionnelles, à savoir les productions végétales (les plus recherchées), les productions animales, la gestion agricole et l'industrie agro-alimentaire.

Cinquante pour cent de la capacité de l'Institut est constitué des étudiants en provenance des provinces de Luanda, Malanje et d'autres municipalités de Huíla. Le reste des étudiants est représenté par des résidents de la région.

La production agricole

La dernière récolte était de deux tonnes de maïs et cette année aucune semence du même produit n'a été achetée, notamment avec la création d'une banque de semences, tandis que 380 kilogrammes de haricots ont été récoltés.

Concernant les légumes, les quantités sont encore moindres, a indiqué la source, ajoutant qu'elles sont fixées à 300 kilogrammes pour la consommation à l'internat à chaque cycle de production.

À la ferme Chela, au climat tropical, l'institut produit des arbres fruitiers, du maïs et des haricots, un processus qui s'étend à la ferme Bruco avec la production de pastèque sur deux hectares, avec une récolte prévue en octobre prochain.

Par contre, la production de miel, qui stagnait depuis 2012, a déjà repris avec l'installation initiale de 10 ruches, et l'objectif est de fabriquer plus de boîtes et de les placer dans les arbres le long du périmètre.

L'institution manque d'au moins 15 millions de kwanzas/mois

Selon la source, le montant engagé mensuellement à l'institution variait, par exemple en août de l'année en cours, ils ont reçu 8.000.000 de kwanzas, alors qu'en septembre, ils avaient reçu 4.000.000 de kwanzas et, selon la valeur, une partie des besoins sont remplies, alors que l'Institut a besoin de 15.000.000/mois pour son plein fonctionnement.

Le Tchivinguiro est un géant " endormi " et a tout à gagner, s'il y a investissement, du fait de l'étendue de ses terres, avec deux rivières à cours permanent et une source.

Avec un effectif de 166 travailleurs, l'Institut de Tshivinguiro est situé à 45 kilomètres de la ville de Lubango, dans la municipalité de Humpata. Il a déjà formé plus de 2.000 techniciens agraires, répartis dans des fermes en Angola et d'ailleurs.

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