Cote d'Ivoire: 19 Septembre2002 - Comment l'entêtement de Gbagbo a plongé le pays dans le chaos

24 Septembre 2022

19 septembre 2002-19 septembre 2022. Voilà 20 ans, jour pour jour, que la Côte d'Ivoire a connu le chaos. Cette date, en effet, restera à jamais gravée dans l'histoire du pays et dans les mémoires. Ce jour-là, c'est la peur au ventre que de nombreuses populations abidjanaises se sont réveillées.

La veille, c'est-à-dire, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, des tirs d'armes de guerre avaient été entendus dans certains quartiers et à proximité de certains camps militaires. Une tentative de coup d'Etat venait d'échouer à Abidjan. Leurs auteurs, de jeunes soldats déserteurs de l'armée ivoirienne, très vite se replient sur Bouaké, au Centre, dont ils s'emparent très rapidement et Korhogo, dans le Nord. Les chiffres officiels font état de 300 et quelques morts. Des pertes en vie humaines qu'on aurait peut-être évité n'eut été l'entêtement de Laurent Gbagbo et sa gestion calamiteuse du pays.

En effet lorsque le 19 septembre 2002, la guerre éclate en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, alors chef de l'Etat, est en visite officielle en Italie. C'est précipitamment qu'il regagne son pays. Le 21 septembre, dans un discours télévisé, c'est en chef de guerre qu'il s'adresse à la nation. Plutôt qu'en homme de paix. " Je suis venu pour prendre ma place à la tête de l'Etat et à la tête des forces armées et pour continuer le combat que les soldats ont commencé ", s'est-il empressé de lancer.

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Le père de la célère formule " asseyons-nous et discutons" refuse de s'asseoir avec les " assaillants ", comme on appelait les rebelles à l'époque, autour d'une table de discussion. Il refuse de mettre en pratique cette sagesse et s'engage tête baissée dans la guerre. Il croit pouvoir en finir rapidement avec la rébellion.

Les hommes de Dieu autour de lui et la Première Dame Simone Gbagbo, fervente chrétienne évangéliste, ont prophétisé une victoire certaine. La guerre est présentée comme celle des " forces du bien contre les forces du mal " et Laurent Gbagbo comme l'envoyé de Dieu qui doit libérer son pays. Peu importe les gens qui doivent mourir. Peu importe le temps que cela prendra. Face donc à son refus de dialoguer, les rebelles sur le terrain progressent jusqu'à occuper au moins 60% du territoire ivoirien.

Finalement, se sentant incapable de bouter la rébellion hors du pays, Laurent Gbagbo se résout à aller à la table des négociations. Plusieurs accords seront signés. Et la Côte d'Ivoire fera appel à différent médiateurs ou facilitateurs, c'est selon. A cause des difficultés créées sans cesse par le camp Gbagbo. Ainsi les premières discussions se tiennent à Lomé (Togo). Ensuite Linas- Marcoussis (France) accueillent les belligérants ivoiriens. Après Pretoria (Afrique). Et enfin Ouagadougou (Burkina Faso).

Inutile de rappeler ici que Laurent Gbagbo a échoué à gérer la crise qui est survenue. Tout comme il a failli en n'avoir pas su préserver l'intégrité du territoire. Ce qui constitue un manquement grave à son rôle de chef de l'Etat. Car ayant juré sur la Constitution à sa prise de fonction de défendre l'intégrité du territoire. Pis, l'ancien chef de l'Etat n'a rien fait pour prévenir cette guerre.

Et préserver ainsi la vie de ses concitoyens en tant que chef de l'Etat. Donc garant constitutionnel de leurs vies. Sous lui comme sous son prédécesseur, l'on savait que beaucoup de jeunes soldats ivoiriens, craignant pour leurs vies, étaient en exil dans les pays voisins. Les autorités ivoiriennes avaient même été saisies par des pays limitrophes concernant ces déserteurs de l'armée ivoirienne.

Le régime Gbagbo s'en fichait éperdument. Bien au contraire, des officiels ivoiriens avaient déclaré que les faits et gestes de ces militaires étaient suivis. En somme, que les Ivoiriens n'avaient rien à craindre parce que le pays était sécurisé. Malheureusement, le 19 septembre, ce qui devait arriver arriva ! La Côte d'Ivoire a perdu de nombreux et dignes fils dont les plus illustres sont le général Gueï Robert et le ministre Emile Boga Doudou.

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