Madagascar: Filière arachide - Près de 60% de la production dans le Sud contaminées par l'aflatoxine

La partie Sud de Madagascar, notamment, dans les districts d'Ambovombe et de Bekily est une zone à forte potentialité en production d'arachides.

Cependant, un grand fléau affecte cette filière porteuse. Il s'agit de l'aflatoxine qui est une toxine produite par des moisissures ou des champignons contaminant les graines d'arachides tout en rendant leur qualité moins bonne et leur donnant un goût amer. " Près de 60% de la production d'arachide dans le Sud sont contaminées par cette aflatoxine ", a révélé Bertrand Randrianarivo, le coordonnateur régional du programme DEFIS -Sud, dans le cadre d'un séminaire sur l'aflatoxine, organisé, deux jours durant, par l'association FITIA et la société Nutriset, spécialiste mondial de la lutte contre la malnutrition, à l'hôtel Radisson Blue. " L'aflatoxine : un fléau gérable pour une meilleure productivité en arachides ", étant le thème discuté durant ce séminaire qui a été financé dans le cadre de la mise en œuvre de la 2e phase du projet MITOMBO, par la Fondation Mérieux et la Coopération Internationale de la Principauté de Monaco.

Près de 30% des terres exploitées. Des experts internationaux se sont réunis avec les producteurs d'arachides de Bekily pour mettre au point un plan d'action visant à améliorer la qualité de leur production et en diminuant le taux résiduel d'aflatoxine. " Cela fait longtemps que ce fléau contamine notre production mais les paysans le méconnaissent. En outre, environ 9 000 ha sont cultivables mais près de 30% des terres seulement sont exploités en raison des impacts néfastes du changement climatique, notamment la sécheresse et les vents violents. Pis encore, la production d'arachides est contaminée par l'aflatoxine. Les recommandations de l'Union européenne en 2017 ont fait état d'un embargo de nos arachides à cause d'un taux élevé résiduel de cette toxine. Ce partage d'expériences nous est ainsi bénéfique car nombreux sont encore les paysans qui ne maîtrisent ni la technique de production améliorée, ni le traitement post-récolte et encore moins la technique de conservation ", a témoigné Edmond Daniel Randrianantenaina, coordonnateur de la coopérative OPR Fahasoavana à Bekily. Désormais, " nous pratiquons la technique agro-écologique et la gestion durable des sols avec des projets partenaires comme la GIZ-PrAda et le programme DEFIS tout en se souciant du conditionnement de nos récoltes pour endiguer ce fléau. Malgré tout, nous parvenons cette année à honorer les commandes de 800 tonnes d'arachides d'un opérateur local ", a-t-il enchaîné.

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Solutions pour éradiquer l'aflatoxine. Par ailleurs, il a été évoqué par des experts lors de ce séminaire que la consommation surtout directe des arachides contaminées par l'aflatoxine peut être nocive à la santé et pouvant même à la longue provoquer des effets cancérigènes. " Mais des experts internationaux travaillant dans plusieurs pays africains et asiatiques qui ont les mêmes conditions météorologiques que dans la partie Sud de l'île, vont apporter des solutions visant à réduire voire éradiquer la forte présence de cette aflatoxine dans les arachides. Ce sera disponible via la mise en œuvre du projet MITOMBO dans sa phase II en collaboration avec l'association FITIA, le NUTRISET et d'autres partenaires comme DEFIS, Fihariana, le GIZ et le PAM. Cela permettra de développer la filière arachide tout en augmentant les revenus des producteurs qui fournissent des arachides pour la fabrication locale d'un complément alimentaire destiné aux cantines scolaires dans le Sud ", a évoqué le Représentant de la Fondation Mérieux. Il est à noter que les arachides utilisées par l'usine-container conçue par la société NUTRISET, financée par la FCRM puis cédée à l'Association FITIA, et mise en place à Fort-Dauphin, sont pour l'heure importées. Cette usine produit des sachets de complément alimentaire dit " Kapik'Nakà " depuis octobre 2021. Outre la pérennisation de cette activité, la filière arachide présente de nombreuses opportunités compte tenu de la forte hausse de la demande tant au niveau national qu'international.

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