Madagascar: SANTÉ PUBLIQUE - Plusieurs médicaments en rupture de stock

Les ruptures d'approvisionnement en médicaments s'aggravent. Actuellement, des contraceptifs, des corticoïdes et des antihypertenseurs seraient introuvables.

Les pénuries de médicaments prennent de l'ampleur. Plusieurs types de médicaments sont en rupture de stock. " La plupart des contraceptifs ne sont pas disponibles, notamment, les injectables. Nous n'avons qu'un seul type de contraceptif ", indique un responsable de vente dans la pharmacie " Ho Anao " à Ambohimangakely, hier. Les contraceptifs minidosés les plus utilisés n'existent pas non plus, sur les étalages de la pharmacie d'Avaradrano à Analamahitsy.

" Cela fait des mois qu'ils sont en rupture", souligne une source auprès de cette pharmacie. Outre les contraceptifs, des officines rencontrent également des difficultés dans l'approvisionnement de quelques types de corticoïdes. " Heureusement, il existe des médicaments génériques pour les remplacer. Les médecins sont informés de l'inexistence de ces corticoïdes et prescrivent tout de suite les médicaments de substitution", souligne une vendeuse. Les personnes qui souffrent d'hypertension artérielle, sont, de même, limitées dans leur choix. Des antihypertenseurs ont disparu du marché.

Non prioritaires

Les ruptures d'approvisionnement en médicaments sont fréquentes à Madagascar. L'insuline manquait il y a quelques années. Pendant l'épidémie de coronavirus, les médicaments essentiels à cette maladie n'étaient pas disponibles sur le marché. " Les pays producteurs de médicaments vont d'abord penser à leur population, avant les autres. La part du marché pharmaceutique de Madagascar, comme celui de l'Afrique, est de 1% seulement. D'ailleurs, nous ne sommes pas forcément prioritaires dans l'approvisionnement en médicaments ", lance Faly Rakotoson, membre de l'Ordre des pharmaciens, pour expliquer cette pénurie répétée de médicaments.

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Il a également évoqué la rupture de plusieurs matières premières, actuellement, et l'arrêt de fabrications de certains médicaments. Madagascar dépend des importations dans l'approvisionnement en médicaments car 90% des médicaments utilisés sont importés. Il est peut-être temps de donner un coup de pouce aux scientifiques pour développer la production pharmaceutique. Ces derniers évoquent des problèmes de moyens financiers et de ressources humaines. Pourtant, le pays dispose de matières premières en abondance et qui regorgeraient des vertus exceptionnelles pour le développement des médicaments, selon le Dr Charles Andrianjara, directeur général de l'Institut malgache des recherches appliquées (IMRA). La Grande ile compte douze mille plantes médicinales, mais seules 5% sont utilisées dans la recherche, selon le Pr Henintsoa Rafatro, conseiller scientifique de l'IMRA.

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