Afrique de l'Ouest: UEMOA – Les Etats encouragés à s'inscrire dans la mise en œuvre des orientations de politique économique

M. Jean-Claude Kassi Bru, gouverneur de la BCEAO (à gauche) et le ministre de l’Economie et des Finances du Togo, M. Sani Yaya, lors du Conseil des ministres de l'UEMOA, le 30 septembre 2022 à Dakar
30 Septembre 2022

Le ministre de l’Économie et des Finances du Togo encourage les États membres de l’UEMOA à consolider les acquis et à s'inscrire résolument dans la mise en œuvre des orientations de politique économique formulées par le Conseil des ministres pour faire face aux exigences de l'heure et relever les défis d'une croissance durable et inclusive au profit des populations de l'Union.

M. Sani Yaya l’a fait savoir à l’ouverture de la session ordinaire du Conseil, ce vendredi 30 septembre au siège de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).

Une invite qui s’inscrit dans les orientations de politique économique issues de la réunion du Conseil des ministres de juin 2022, qui mettent l'accent sur la nécessité de renforcer les mesures d'urgence prisent par les États et qui visent la préservation du pouvoir d'achat des populations, en particulier les plus vulnérables, et a protéger les consommateurs, tout en maitrisant le déficit budgétaire.

Selon M. Yaya, iI s'agit également pour le moyen terme de mener des actions structurantes devant permettre d'améliorer sensiblement l'offre de produits agricoles et leur transformation au sein de l'Union.

Des actions qui seront menées dans un contexte peu favorable où les économies de la sous-région restent globalement résilientes. Une bonne dynamique qui devrait se poursuivre, avec des prévisions de croissance de 5,2% et 5,6 °/o aux troisième et quatrième trimestres de 2022, respectivement.

Malgré ces bonnes perspectives, le président du Conseil des ministres s’inquiète du fait que les économies des États membres de l'Union restent confrontées aux difficultés d'approvisionnement notamment en produits alimentaires et en intrants agricoles, les deux belligérants (la Russie et l'Ukraine) étant les principaux fournisseurs des États pour ces catégories de produits.

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A cela s’ajoutent les difficultés d'approvisionnement en produits alimentaires et des campagnes agricoles passées, jointes à la hausse des prix des produits pétroliers, qui induisent de fortes tensions inflationnistes dans les États avec un taux d'inflation en moyenne annuelle pour l'Union de 5,9%au mois de juillet 2022.

L’argentier du Togo dit rester convaincu que la mise en œuvre des orientations du Conseil contribuera à améliorer la situation.et à préparer les économies de l'Union à faire face à de tels chocs dans l'avenir.

La résilience des économies saluée

Dans son discours d’ouverture, le président du Conseil des ministres a salué la résilience des économies de l'Union qui, dans ce contexte difficile, maintiennent la dynamique d'une croissance soutenue.

Selon lui, les performances des économies sont le résultat des reformes entreprises ces dernières années par les États membres, des investissements importants qu'ils ont réalisés dans les infrastructures socio-économiques et des exigences de disciplines de l’exercice de la surveillance multilatérale.

Il faut rappeler que face  à  la  situation de flambée des prix des céréales et des engrais, la plupart des États ont pris des mesures, essentiellement budgétaires, en recourant à des subventions, au contrôle des prix, à une meilleure surveillance des mouvements des produits, au soutien direct aux producteurs, a des exonérations de taxes, et a des aides et transferts monétaires cibles aux ménages.

Pour M. Yaya, ces interventions ont dans l'ensemble fragilise la situation budgétaire des États membres, rendant difficiles les perspectives d'une consolidation budgétaire rapide. Sans oublier les incertitudes liées à la crise sécuritaire persistante dans la sous-région avec ses conséquences au plan économique et social.

Les engagement du gouverneur Jean-Claude Kassi Bru

Durant cette session les ministres auront à se prononcer sur les dossiers comme la Commission de l'UEMOA et le CREPMF pour le processus d’intégration dans l’espace communautaire.

Pour son premier Conseil des ministres, le gouverneur de la BCEAO s’est adressé à l’auditoire avec un discours teinté d’engagements.

Mesurant l’importance de cette instance qu’est le Conseil dans la prise de décision des questions stratégiques visant la réalisation des objectifs fixés par les autorités de l’Union, M. Jean-Claude Kassi Brou assure de son engagement à inscrire ses actions dans la continuité de celles de ses prédécesseurs.

A cet effet, confie-t-il, toute l’expertise de la BCEAO sera mise à la disposition du Conseil aussi bien dans la préparation des réunions que dans la mise en œuvre des décisions issues des délibérations qui relèvent des domaines de compétence de l’institut d’émission. Tout cela, précise M. Bru, en synergie avec les organes et institutions de l’union.

Le Conseil a été également marqué par l’entrée en jeu de trois nouveaux membres à savoir llidio Vieira TE, Ministre des Finances de la République de Guinée-Bissau, M. Amadou Moustapha Ba, Ministre des Finances et du Budget, et Mme Oulimata Sarr, Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

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