Burkina Faso: Grande confusion à Ouagadougou

2 Octobre 2022

La confusion règne au Burkina Faso. Démis de ses fonctions par un groupe de militaires lors d'une annonce télévisée vendredi 30 septembre, le chef de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a fait savoir samedi, par un texte publié sur la page Facebook officielle de la présidence, qu'il n'avait pas abdiqué.

Il appelle les putschistes " à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n'a pas besoin dans ce contexte ". C'est la première communication officielle signée de M. Damiba depuis vendredi.

"Je démens formellement m'être réfugié dans la base française de Kamboinsin. Ce n'est qu'une intoxication pour manipuler l'opinion ", a-t-il également ajouté, répondant aux accusations des putschistes.

Plus tôt dans la journée, dans une intervention à la télévision nationale, ils avaient affirmé que M. Damiba " planifiait une contre-offensive " depuis une " base française " près de Ouagadougou. Paris avait rapidement démenti.

" Le camp où se trouvent nos forces françaises n'a jamais accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba, pas davantage que notre ambassade ", a précisé le ministère des affaires étrangères français. Pour l'heure, le sort et la localisation de M. Damiba restent inconnus.

De son côté, l'armée burkinabée a publié samedi un communiqué dans lequel elle affirme ne pas reconnaître le coup d'Etat de la veille.

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Dans sa première réaction depuis vendredi soir, l'état-major général des armées a reconnu traverser " une crise interne ", mais a déclaré que les " concertations " se poursuivaient. " Quelques unités ont pris le contrôle de certaines artères de la ville de Ouagadougou, demandant une déclaration de départ du lieutenant-colonel Damiba ", ajoute le communiqué, qui précise que cette tension " ne représente pas la position de l'institution ".

En fin d'après-midi, deux institutions françaises ont été prises pour cible par des manifestants : un incendie s'est déclaré devant l'ambassade de France à Ouagadougou et un autre devant l'Institut français à Bobo-Dioulasso, selon des témoins dans cette ville de l'ouest du pays.

Des violences condamnées par la France, qui a assuré que " la sécurité de [ses] compatriotes ", était une " priorité ".

Ces attaques " sont le fait de manifestants hostiles, manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre ", a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, en " appelant les parties prenantes à assurer la sécurité " des bâtiments diplomatiques. Le calme était revenu en début de soirée dans les rues de Ouagadougou.

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