Guinée: La défense s'exprime longuement à la réouverture du procès du 28-Septembre

L’ancien chef d’Etat guinéen Moussa Dadis Camara (en boubou blanc), entouré de co-accusés, le 28 septembre 2022 à Conakry.

La semaine dernière s'est ouvert en Guinée le procès du massacre du stade de Conakry, le 28 septembre 2009. Ce jour-là, une manifestation de l'opposition contre une candidature du chef de la junte de l'époque, Moussa Dadis Camara, avait été réprimée dans le sang. L'audience avait été renvoyé au 4 octobre. Ce sont les avocats de la défense qui ont été les premiers à prendre la parole.

Beaucoup de sièges sont restés vides à l'ouverture de l'audience ce matin vers 10h30 (TU et heure locale). Cette deuxième journée de débats doit permettre des avancées. C'est ce que demande en tout cas Asmaou Diallo, la présidente de l'Avipa, une association de victimes. Elle s'est exprimée dans la presse mardi, disant espérer qu'il n'y aurait pas une multiplication des renvois et appelant le ministère de la Justice à respecter ses obligations et à protéger les parties civiles. Aucune mesure n'a encore été prise concernant cette protection, selon l'association. Ce matin, des badges identiques ont été distribués à la fois aux parties civiles, aux témoins, aux journalistes et aux simples membres du public, pour favoriser l'anonymat des victimes notamment.

L'audience se poursuit en ce moment même avec la prise de parole des avocats de la défense. Les uns après les autres, ils ont décidé de soulever plusieurs exceptions susceptibles, selon eux, d'annuler les poursuites contre leurs clients. Parmi les éléments de procédure mis en cause, il y a l'ordonnance de renvoi. Elle date de 2017. Certains des avocats pointent des irrégularités. D'autres encore, dont les clients ont passé plusieurs années en prison, dénoncent des détentions abusives.

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Face aux arguments des avocats parfois longuement développés, le président a montré plusieurs fois des signes d'agacement, demandant aux avocats d'aller droit au but pour soulever leurs exceptions. La défense est toujours en train de s'exprimer. Cela fait maintenant plus de deux heures qu'elle a la parole.

Deux jours par semaine de procès

Dans le box des accusés, les onze prévenus sont tous là. Moussa Dadis Camara, en boubou noir et blanc, le chef de la junte au moment du massacre, devrait plaider non-coupable. C'est ce qu'a déclaré son avocat Me Pépé Antoine Lama. Un autre avocat de la défense, Me Salifou Béavogui, confiait ce matin avoir eu des échanges avec ses confrères des parties civiles. Les deux pools d'avocats se seraient mis d'accord pour que le procès se tienne deux jours par semaine.

Dans la salle, des sièges en velours bleu ont remplacé les simples chaises de la semaine dernière. Le reste du mobilier du tribunal ad hoc a fini par être livré et installé. Pour cette deuxième journée d'audience, beaucoup de couacs au niveau de l'organisation encore. L'accréditation des journalistes, la répartition du public dans la salle ont posé problème. Tout n'est pas encore au point. L'audience qui devait s'ouvrir à 10h a eu une demi-heure de retard.

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