Afrique: Toujours des écoles en paillotes au Niger

Pour en finir avec les incendies des classes en paillotes, les autorités avaient lancé un programme "zéro classe en paillotes" qui aurait dû débuter par la capitale. Mais, il n'en est rien.

Alors que la rentrée scolaire 2022-2023 a démarré le lundi (03.10), le constat est amer. L'ambition de remplacer les salles de classe en paillotes par des salles de classe en matériaux définitifs est restée au stade de l'annonce politique. Malgré les financements internationaux et nationaux annoncés à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs CFA, les classes en paillotes sont en effet toujours nombreuses.

Dès l'entame des vacances scolaires une table ronde présidée par le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou était organisée pour lancer le programme "zéro classe en paillottes".

La phase pilote qui concerne la capitale devait être effective à l'occasion de la rentrée scolaire 2022-2023.

Pourtant, les classes en paillotes existent toujours à Niamey, la capitale. Effred Alhassane, membre du comité directeur de l'Union des scolaires nigériens s'en indigne.

"Nous sommes en train de nous concerter pour voir quelle conduite tenir par rapport à cet état de faits que nous n'estimons pas responsable. Parce qu'évidemment, si des contributions ont été faites, cette somme doit servir à commencer ne serait-ce que là où le besoin se fait sentir en priorité."

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Espoir

Les parents d'élèves qui contribuent financièrement chaque année à la construction des classes avaient beaucoup d'espoirs sur ce projet. Désabusés, ils ne croient plus aux promesses des autorités nigériennes qui répètent pourtant que l'école est la priorité de leurs priorités.

"Nous n'avons plus de nouvelles de cette opération 'zéro classe en paillotes'. Il y a des inquiétudes. La population ne croit pas à 'zéro classe en paillottes' ", affirme sur la DW, Adamou Dembélé, président de l'association des parents d'élèves de la région de Niamey.

Triste souvenir

Les Nigériens ont encore en mémoire les incendies de l'école Pays-Bas de Niamey, en avril l'an dernier, et celui de l'école AFN de Maradi, en novembre. Les deux ont causé la mort de plus d'une vingtaine d'enfants.

Ces drames pourraient donc se répéter face au retard du programme "zéro paillotes", se désole Gali Daouda, secrétaire général adjoint du Syndicat national des enseignants duNiger.

"Sur le terrain, nous pouvons constater que pour l'instant, on n'a pas de classes nouvellement construites. Nous tenons à rappeler que nous ne voulons plus revivre les drames du passé. C'est un impératif pour nous. Il y va de la crédibilité de l'école nigérienne", explique-t-il.

Dans ces écoles, il reste beaucoup à faire. Aujourd'hui, non seulement les classes en paillotes n'ont pas disparu à Niamey, dans le reste du pays, les paillotes détruites par les incendies ou les intempéries en 2021 n'ont même pas été remplacées par de nouvelles.

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