Congo-Kinshasa: La gestion des enfants des rues pose des difficultés à Lubumbashi

A Lubumbashi, les efforts pour gérer la question des enfants des rues (les Shégués) ne sont toujours pas à sa hauteur.

Le nombre d'enfants sans domicile, appelé shégués, s'accroît de jour en jour dans la ville Lubumbashi. Pourtant, deux grandes campagnes d'aide à ces enfants ont eu lieu depuis une douzaine d'années.

En 2009, une opération "zéro shégué" a permis la prise en charge de 4.000 enfants dans un processus de réinsertion et de formation professionnelle au centre de la Kasapa. Puis en 2020, près de 500 enfants ont été hébergés au centre pour les enfants en rupture familiale de Lukuni, situé à 20 kilomètres de la ville de Lubumbashi.

Pourtant le phénomène persiste. A Lukuni, 60% des enfants pris en charge se sont ainsi retrouvés de nouveau dans la rue.

Les multiples raisons de l'échec

Alphonse Kasha, commissaire scout chargé de l'éducation, nous parle du manque de politique d'encadrement sur le long terme.

"Ils sont habitués à la liberté, l'argent, la consommation de drogue et il y a des gens qui les entretiennent"

Ceci corrobore les propos de Patrick Nsenga, 14 ans, rencontré en ville avec son frère, âgé de 12 ans. Tous les deux sont pensionnaires du centre de Lukuni.

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"Je viens en ville chercher de l'argent pour payer mes vêtements, et je regagne le soir Lukuni pour dormir," explique Patrick.

La stratégie pour réussir

Face à cet échec, une nouvelle campagne d'aide à ces enfants a démarré en mai dernier.

500 enfants des rues ont été acheminés à Kaniama Kasese, un centre agro-pastoral situé dans la province du Haut-Lomami.

Ces jeunes, dont beaucoup sont des délinquants, vont suivre des programmes d'apprentissage professionnel, en grande partie sur des activités agricoles.

Merveille Mufwej, assistante sociale au centre Bakanja, réitère qu'"il faut un programme bien établi avec des activités dans la menuiserie, l'agronomie, la pêche, l'élevage et la mécanique".

Christian kisimba est âgé de 23 ans. Recueilli dans la rue par les prêtres salésiens du centre Bakanja à l'âge de 15 ans, il est aujourd'hui chauffeur de minibus.

" J'ai obtenu une formation en mécanique grâce au centre Bakanja. Aujourd'hui, je suis utile à la société, marié et père de trois enfants", explique le jeune homme

Comme lui, près de 200 enfants sont accueillis chaque année au centre Bakanja. 70% parviennent, selon les assistants sociaux, à réintégrer la société

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