Afrique: Paludisme - De nouvelles approches en vue de contrôler et éliminer la maladie sur le continent

Du 6 au 7 octobre, plusieurs scientifiques africains et allemands se sont réunis à Brazzaville en vue d'échanger et de trouver les moyens de renforcer la lutte contre le paludisme sur le continent.

Réunissant les scientifiques de plusieurs pays, notamment la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Bénin, le Gabon, le Cameroun et l'Allemagne, le premier atelier post covid-19 sur le paludisme à Brazzaville a été placé sur le thème " Le renforcement des compétences des jeunes scientifiques africains sur les approches opérationnelles pour le contrôle et l'élimination du paludisme ". Ce, au regard des données scientifiques qui semblent davantage inquiétantes avec l'arrivée de la covid-19.

" Depuis plus de deux ans que sévit cette pandémie, la communauté scientifique a beaucoup appris sur cette maladie en développant divers outils de diagnostic et plusieurs vaccins en moins d'une année. Cependant, pendant cette période, des maladies comme le paludisme ont continué à sévir, en particulier sur le continent africain qui en paye le lourd tribut avec près de 602 000 décès en 2021 ", soulignait le Pr Francine Ntoumi, présidente de la Fondation congolaise pour la recherche médicale (FCRM), à l'ouverture des travaux.

Ainsi, le but de ces échanges a été de redynamiser les activités scientifiques, à savoir motiver les jeunes chercheurs africains à aller de l'avant en renversant cette tendance. " En faisant le bilan de la présence du paludisme en Afrique durant les dernières années, on s'aperçoit que le problème reste entier et qu'il n'y a pas vraiment de changement. En cela, les efforts doivent continuer et même être redoublés comme on l'a vu avec la pandémie de covid-19 dont plusieurs vaccins ont été rendus disponibles. Pour le cadre du paludisme, on peut déjà se réjouir du premier vaccin qui a été mis en place et qui très bientôt pourra être inséré dans les programmes élargis de vaccination ", a déclaré le Pr Ayola Akim Adegnika.

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Des débats sur nombreux thèmes

Pour ce faire, plusieurs thèmes ont été débattus durant les deux jours, à savoir présentation de la Société congolaise de parasitologie et mycologie; les défis du contrôle et de l'élimination du paludisme en Afrique centrale ; les mesures de lutte anti-vectorielle et implication dans l'élimination du paludisme ; vue d'ensemble sur les candidats vaccins contre le paludisme et leur rôle potentiel dans la lutte et l'élimination du paludisme ; apport des approches génomiques parasitaires dans le contrôle et l'élimination du paludisme; et enfin, approche ayant pour base la génomique de pointe dans la lutte anti-vectorielle.

Pour le Pr Francine Ntoumi, l'atteinte de l'objectif fixé par cet atelier passe, entre autres, par la surveillance à la résistance aux antipaludiques qui représente une grande menace de santé publique. " Les outils existants tels les moustiquaires imprégnées et les médicaments sont encore efficaces et il faudrait bien les utiliser. Cependant, il arrive parfois que les moustiques résistent aux insecticides. Dans ce cas, les entomologistes dont l'objet est l'étude des insectes devraient travailler activement sur cet aspect. Malheureusement, au Congo, on n'a pas de groupe fort d'entomologistes. Voilà, par exemple, une branche pour laquelle nos jeunes scientifiques devraient opter ", a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, elle a rappelé le fait que l'Afrique ne pourra pas lutter contre le paludisme sur son territoire en attendant que les dons soient parachutés. " On commence soi-même par mettre la barre assez haute avec des fonds locaux et non attendre que les fonds internationaux augmentent. A ce rythme, ce sera difficile de passer de l'agenda de contrôle à l'agenda de l'élimination ", a-t-elle estimé.

Notons que cet atelier a été organisé par le Consortium Coma (Etude des co-infections de plasmodium chez les moustiques anophèles) financé par la Deutsche Forschungsgemeinschaft qui est la Fondation allemande pour la recherche, en partenariat avec la FCRM et ses partenaires, ainsi que le ministère de la Santé et de la Population. Il a donné lieu, à son terme, à la conception d'un manuscrit commun pour parvenir au contrôle et à l'élimination du paludisme en Afrique subsaharienne.

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