Congo-Kinshasa: Les à-côtés de la Pré-COP27 - Bernadette Tokwaulu s'improvise dans la salle, tacle John Kerry et la communauté internationale

Le compte Twitter de la conférence PreCOP27.

Ancienne DG de la Snel, Bernadette Tokwaulu s'était improvisée dans la salle des Congrès du Palais du Peuple, le 5 octobre dernier, à l'occasion de la Pré-Cop 27 où elle a usé d'un courage exceptionnel pour prendre la parole, du haut de la tribune.

Pourtant non invitée, cette Congolaise a fait irruption dans la salle pour dénoncer, en présence de John Kerry, le comportement de la communauté internationale qui, selon elle, s'intéresse aux forêts de la République démocratique du Congo, aux bonobos, gorilles et l'eau, " mais ne s'intéresse pas aux millions de morts causés par Kagame en RDC ", par l'entremise du M23. Pourtant, cette même communauté internationale, constate-t-elle, " intervient en Ukraine qui est occupée par Poutine, alors que Bunagana est aussi occupée par Kagame ".

Elle a rappelé que la RDC est prête à protéger ses forêts et son eau, car c'est la terre de ses ancêtres. Mais elle demande " que va faire la communauté internationale pour la RDC en retour ? ".

Tous les micros coupés, ce message était quasi inaudible dans la salle. Mais les journalistes présents ont pu filmer et enregistrer l'incident. Curieusement, en quittant la salle, l'auditoire l'a ovationnée. " Laissez-la parler... ", scandait-elle à l'unisson. Et au fur et à mesure qu'elle se dirigeait vers la porte de sortie, elle criait " Rwanda Killing " et " Toko koma Kigali (Nous allons ramener la guerre à Kigali) ", en rapport avec sa volonté de voir l'armée congolaise chasser l'armée rwandaise du sol congolais et neutraliser Kagame à Kigali. Pour elle, " le M23 n'existe pas. Ce sont les RDF (Rwanda Defense Force) ".

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Et de poursuivre, " plus question d'aller négocier. Nous devons faire la guerre et libérer Bunagana ".

Son message a sans nul doute été bien capté. Car, l'ambassadeur du Rwanda en RDC, Vincent Karega, était également dans la salle.

Il faut noter que Bernadette Tokwaulu a toujours dénoncé et condamné l'agression rwandaise dont est victime la RDC. En juillet 2022, elle était " Amazone pour la paix " avec mesdames Bernadette Mpundu et Dominique Munongo. Elles avaient mobilisé la ville de Kinshasa et récolté 76 455 signatures pour demander à Kofi Anan, alors secrétaire général des Nations Unies, des sanctions contre le Rwanda.

En contradiction avec sa position de personnalité politique indépendante de la Majorité Présidentielle de Kabila, on l'a vue à la télévision nationale dénoncer le plan de balkanisation de la RDC par le Rwanda quand le président Joseph Kabila recevait la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, pour la normalisation des relations entre la RDC et le même Rwanda.

Aujourd'hui, sous le Président Félix Tshisekedi, elle soutient la guerre contre le Rwanda, considérant que toutes les négociations, depuis Kabila jusqu'à ce jour, ont échoué.

A 61 ans, Bernadette Tokwaulu Aena est toujours politiquement engagée pour l'intérêt de la RDC. Elle dit n'appartenir à aucun parti politique, mais se range du côté de l'Opposition.

On se souviendra d'elle qu'elle s'était mise en embuscade à l'Hôtel du Fleuve pour transmettre son message à l'envoyée spéciale du Président américain Barack Obama, Nikky Haley. Son message était : " Kabila must go " (Kabila doit partir).

A la Pré-Cop27, dans sa tenue traditionnelle de princesse, son message était, selon elle, celui des ancêtres, étant elle-même, arrière-petite-fille du Grand Roi Lokele Lobanga wa Yalotcha.

Elle ne cesse de surprendre par ses apparitions là où l'on ne l'attend pas. Ce, pour l'intérêt de la République démocratique du Congo.

 

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