Ile Maurice: Réforme et chienlit

Le calendrier politique du pays reste flou, alimenté principalement par des spéculations et des (re) positionnements stratégiques ou opportunistes. C'est sur cette toile de fond qu'est relancé le débat sur la réforme électorale - après le rejet par la Cour suprême, pour des raisons purement techniques, de la plainte constitutionnelle de Rezistanz ek Alternativ qui conteste l'obligation de décliner son appartenance ethnique pour se porter candidat aux élections législatives.

Si pratiquement tout le monde ayant à coeur le progrès du pays est plus ou moins d'accord qu'il nous faut, sans plus tarder, réformer le système électoral inique (y compris les conservateurs purs et durs), d'autant qu'il y a un "pronouncement" de l'ONU à respecter, les chances que cette réforme se matérialise avant 2024 sont minces, vraiment minces.

Pensez-vous que les Jugnauth, Ramgoolam, Duval et Bérenger vont tout d'un coup s'asseoir ensemble pour abattre leurs cartes électorales en public ?

Dans les rangs du MSM, la pensée de SAJ perdure : on ne croit pas en la proportionnelle (même à une dose de 5 %), eu égard à l'expérience rodriguaise. Enfin, il y a la position, considérée rétrograde qui pousse, comme d'autres profiteurs du système actuel, pour le maintien du Best Loser System, alors que nous sommes en 2022 et que le métissage, une force économique à ne pas négliger, est un fait visible, à chaque coin de rue...

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Depuis trop longtemps, nous subissons le tant décrié système First Past The Post qui a produit, cinq fois sur neuf, des résultats électoraux disproportionnés et outranciers : 1982, 1991, 1995, 2000 et 2014. Les 37 % de l'alliance menée par le MSM en 2019 sont aussi révélateurs des failles du système.

Notre histoire démontre surtout que ce sont toujours ceuxlà mêmes qui bloquent la réforme qui en sont les victimes par la suite. Si Stonehouse n'était pas venu, à la suite des protestations de SSR, la proportionnelle préconisée par Banwell au départ aurait assuré à l'alliance ramgoolamienne un quart des sièges au Parlement en 1982. La proportionnelle de Banwell aurait aussi empêché le premier 60-0 et maintenu une opposition parlementaire. L'expert Banwell avait prévu ce cas de figure, mais les travaillistes se croyaient éternels, un peu comme le clan Jugnauth en 2022.

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