Madagascar: ÎLES ÉPARSES - La réunion de la commission mixte se précise

Sauf changement, le deuxième round de la réunion de la commission mixte sur les îles éparses se tiendra au début du mois de novembre. Pour la partie malgache, l'équipe des négociateurs sera recomposée.

Imminent. Le calendrier pour la deuxième réunion de la commission mixte sur les îles éparses, qui se tiendra à Paris, se précise. Pour l'heure, les différentes sources hésitent à briser l'omerta sur la date précise du rendez-vous, de crainte d'un éventuel changement. Toutefois, les indiscrétions s'accordent sur un point, la date convenue entre Madagascar et la France se situe au tout début du mois de novembre.

La date du deuxième face-à-face entre l'équipe de négociateurs malgaches et français aurait été actée bien avant l'arrivée du nouvel ambassadeur de France. Son officialisation se fait cependant attendre. À s'en tenir aux indiscrétions pourtant, ce n'est plus qu'une question de jour avant le rendez-vous qui fera suite à la première manche qui s'est tenue au palais d'Andafia-varatra, à Antananarivo, le 18 novembre 2019. Pour Madagascar, du moins, il y a encore des détails à peaufiner avant cette échéance et pas des moindres.

À s'en tenir aux dires de Richard Randriamandrato, ministre des Affaires étrangères, il y aura du changement dans la composition de l'équipe des négociateurs malgaches. Une information qu'il a donnée en marge d'une rencontre avec la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), le 12 septembre. Jusqu'ici, toutefois, ce nouvel effectif n'est pas encore officialisé, au même titre que la date de la nouvelle réunion de la commission mixte.

%

La team conduite par Christian Ntsay, Premier ministre, en novembre 2019, devrait connaître des changements. Il est probable que le locataire de Mahazoarivo ne sera plus de la partie lors du second round à Paris. Au moment de la première réunion à Andafiavaratra, le chef du gouvernement avait assuré l'intérim au ministère des Affaires étrangères. Cette fois-ci, il y a un titulaire au poste. Parmi ceux qui pourraient ne pas être reconduits, figure aussi le docteur Djacoba Tehindrazanarivelo, ancien chef de la diplomatie malgache.

L'ancien ministre Tehin-drazanarivelo avait été sélectionné dans l'équipe des négociateurs malgaches du fait de son expertise en droit international. Reste à voir si son éviction de l'équipe gouvernementale depuis août 2021, aura des conséquences sur sa participation à la commission mixte sur les îles éparses. Le cas du capitaine de vaisseau Jean Edmond Randrianantenaina, directeur général de l'Agence portuaire maritime et fluviale (APMF), autre membre de l'équipe présente à Andafia-varatra en 2019, prête aux doutes, également.

Souveraineté

Le patron de l'APMF est en effet happé par une tourmente judiciaire initiée contre lui par le syndicat des employés de cette entité. L'autre personnalité dont la participation au second round des négociations à Paris est en question le professeur Raymond Ranjeva, ancien président de l'Académie malgache. Un des éminents juristes malgaches, le professeur Ranjeva a été à la tête de l'équipe qui avait porté le dossier de revendication de la rétrocession des îles éparses, indiquées sans ambages comme "îles malgaches", devant les instances onusiennes, en 1979. Depuis quelque temps, l'ancien président de l'académie malgache a, vraisemblablement, pris ses distances avec le pouvoir.

Cependant, en novembre 2019, le professeur Ranjeva n'avait pas non plus une affinité particulière avec ce dernier. La démarche initiée en 1979 a, du reste, débouché sur la résolution des Nations Unies (ONU), demandant à la France d'initier "sans tarder", des négociations avec Madagascar "pour la réintégration des îles qui ont été séparées de Madagas-car de façon arbitraire". La résolution onusienne est l'un des principaux arguments de la Grande île dans les négociations au sein de la commission mixte. Andry Rajoelina, président de la République, justement, à deux reprises, a requis officiellement, à la tribune l'Assemblée générale, le soutien des Nations Unies dans ses revendications. La dernière en date est son intervention à New York, le 21 septembre. Selon le locataire d'Iavoloha, les résolutions de l'ONU, en 1979 et 1980, "confirment la légitimité", des revendications de Madagascar.

Dans une autre résolution, en 1980, l'ONU a affirmé "son regret", sur le fait que la résolution de 1979 n'a pas été suivie d'acte et a demandé que "cela soit effectif de façon urgente". À la tribune de l'organisation mondiale, le 21 septembre, Andry Rajoelina a ainsi déclaré, "(... ) nous espérons pouvoir compter sur le soutien des Nations Unies pour parvenir enfin à une solution concertée, juste et apaisée". Bien qu'elle joue sur les mots, la partie française, elle, veut une co-gestion. À l'issue de la première réunion de la commission mixte sur les îles éparses, en novembre 2019, les deux parties se sont accordées sur "l'existence d'un différend au sujet de la souveraineté".

Pour Madagas-car sa souveraineté sur ces îles est non négociable. Mada-gascar pose ainsi comme préalable à toute discussion sur d'autres sujets, que sa souveraineté sur les îles éparses soit reconnue officiellement. Pour certains observateurs, le contexte de la guerre en Ukraine renforce encore plus l'argument du respect de la souveraineté nationale.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.