"Protection des magistrats contre les attaques dont ils font l'objet suite à la prise de décisions judiciaires". Voilà le titre du communiqué publié par le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), hier.
Dans sa déclaration numéro 8, le SMM affirme que "ces derniers temps, les attaques personnelles sur les réseaux sociaux contre des magistrats nommément désignés, ou des atteintes à leurs vies privées, tendent à se banaliser suite à la prise de certaines décisions judiciaires". Aussi, le Syndicat "condamne lesdites attaques personnelles et appelle dans un premier temps à la prise de conscience et de responsabilité de chacun pour que pareilles attaques ne puissent plus se reproduire (... )".
Sur sa lancée, le SMM ajoute qu'il se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires, le cas échéant. Il demande aussi à l'Etat d'appliquer une disposition du statut de la magistrature qui prévoit que "les magistrats, leur famille et leurs biens sont protégés contre les menaces et attaques de quelque nature que ce soit dont ils peuvent être l'objet (... )". Dans une intention de sensibilisation, le Syndicat rappelle que les décisions judiciaires sont rendues "au nom du peuple malgache conformément à la Loi. Des voies de recours sont ouvertes contre lesdites décisions par toute personne qui s'estime en être lésée".
Seulement, cette situation dénoncée par le SMM pourrait être une manifestation du malaise de la population vis-à-vis de la crédibilité de la Justice. Une appréhension qui fait que l'impartialité de toute décision judiciaire est mise en doute par la partie perdante, sans égard pour les voies de recours. La plupart des parties à un procès, par ailleurs, s'y aventurent sans avocat. Ce qui complique les démarches pour les voies de recours. À l'instar d'autres sujets, les réseaux sociaux deviennent des déversoirs de frustrations et de ressentiments.