Tchad: Regards critiques sur l'avenir du pays

Président du conseil militaire de transition au Tchad, Mahamat Idriss Deby,
11 Octobre 2022

Le général Mahamat Idriss Déby Itno a été investi lundi au Tchad président d'une transition prolongée de deux ans. Mais, l'avenir du pays reste incertain.

Le général Mahamat Idriss Déby Itno a été investi lundi (10.10) au Tchad président d'une transition prolongée de deux ans avant des élections "démocratiques" et a promis de nommer rapidement un "gouvernement d'union nationale", 18 mois après avoir pris le pouvoir à la tête d'une junte militaire.

L'investiture du président Mahamat Déby fait suite au Dialogue National Souverain et Inclusif (DNIS), une assemblée boycottée par une très grande partie de l'opposition et de la société civile qui dénoncent une "succession dynastique" au pouvoir, ainsi que par certains des plus puissants mouvements rebelles armés.

l'UE préoccupée

L'Union européenne (UE) avait fait part de sa "préoccupation" concernant les décisions de prolonger la transition et de permettre au général Déby de briguer la présidence. Quant à l'Union africaine, elle avait exigé le 19 septembre que la junte ne prolonge pas les 18 mois de transition, "et rappelé sans équivoque qu'aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition".

Retour à l'ordre constitutionnel

Lors de cette "deuxième phase de la transition" qui doit conduire "au raffermissement de notre démocratie", le futur gouvernement "s'emploiera corps et âme pour que la volonté du peuple tchadien ne souffre d'aucune entorse", a déclaré Mahamat Déby, ajoutant que "des élections seront organisées dans la transparence et la sérénité pour permettre aux Tchadiennes et Tchadiens de mettre un terme à la transition et assurer le retour à l'ordre constitutionnel".

Critiques de l'opposition

Lundi (10.10) une partie de la société civile, l'opposition et la diaspora tchadienne, se sont dites inquiètes de l'avenir politique du pays. Quarante personnalités ont signé et publié un communiqué évoquant "les risques d'un plan de succession dynastique au Tchad". Les signataires du texte estiment que les recommandations de ce dialogue ne constituent pas une base solide pour la réconciliation nationale. Ils appellent à un retour à l'ordre constitutionnel au plus vite.

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