Afrique: Blanchiment d'argent et financement du terrorisme - Madagascar parmi les pays à " risque élevé " selon une étude suisse

Une organisation suisse qui travaille dans l'étude des crimes financiers classe Madagascar dans le top 5 des pays où le risque de blanchiment de capitaux et de financement de terrorisme est le plus élevé.

Madagascar est classé parmi les pays où le risque de blanchiment d'argent et financement du terrorisme est élevé, selon le rapport annuel 2022 de l'Institut de gouvernance de Bâle. Selon cette organisation non-gouvernementale suisse, la Grande île figure au 5e rang parmi les 128 pays évalués où l'argent sale risque le plus d'être lessivé. Madagascar occupe alors la " zone orange " du classement où le " risque est élevé " et est logé à la même enseigne que le Myanmar et le Mozambique, qui sont classés, respectivement, troisième et quatrième. On trouve, dans le rapport publié par cette organisation, la République démocratique du Congo en première place et l'Haïti qui la talonne à la seconde place. La Guinée-Bissau, le Cambodge et le Mali, figurent respectivement, quant à eux, dans la sixième, septième et huitième place. Tandis que la Finlande, la Suède et l'Islande figurent dans la " zone verte " où le risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme est le moins élevé. En matière de gouvernance, d'ailleurs, ces pays européens sont toujours classés parmi les meilleurs élèves.

18 indicateurs. L'étude menée par cette ONG suisse a été basée sur 18 indicateurs différents qui sont choisis " en fonction de plusieurs critères, notamment leur pertinence, leur méthodologie, leur couverture juridictionnelle, leur disponibilité publique et la disponibilité de données récentes ". Parmi ces indicateurs, on note, entre autres, les rapports d'évaluation mutuelle (REM) du Groupe d'Actions Financières (Gafi) qui fournissent une évaluation complète du cadre juridique d'un pays et de sa mise en œuvre des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Aussi, selon toujours l'Institut de gouvernance de Bâle, l'évaluation qui vient d'être publiée a été basée sur la conformité aux 40 recommandations du GAFI et aux 11 objectifs clés d'efficacité, ou résultats immédiats.

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Paradis fiscaux. Le Financial Secrecy Index (FSI) élaboré par l'ONG Tax Justice Network figure également dans la liste des indicateurs utilisés par l'Institut de gouvernance de Bâle. L'indice mesure l'ampleur de l'activité bancaire offshore d'un pays, le niveau de secret bancaire et la taille de sa place financière. Tax Justice Network est un réseau créé autour d'une coalition de chercheurs partageant qui mènent des études communes à propos de l'optimisation fiscale, de la concurrence fiscale et des paradis fiscaux. Chaque année, l'institut suisse publie une évaluation des pays sur le risque de blanchiment de capitaux et de financement de terrorisme et les indicateurs auxquels l'organisation se réfère sont, en effet, revus annuellement par un groupe d'experts indépendants, a souligné l'Institut de Gouvernance de Bâle.

Vulnérabilité. Le risque, tel que mesuré par l'indice Bâle, est défini comme la vulnérabilité d'une juridiction au blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme et ses capacités à l'endiguer. Il ne s'agit pas d'une mesure du volume réel d'activités de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme dans une juridiction donnée, précise l'institut. L'Institut de Gouvernance de Bâle travaille dans la lutte contre la corruption et autres crimes financiers, et mène des études en Afrique, en Europe de l'Est, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est.

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