Madagascar: Député Mohamad Ahmad - Séparation de pouvoir bafouée

Un autre scandale dans le camp de la majorité. Après Lanto Rakotomanaga, c'est au tour de Mohamad Ahmad, un autre député Orange, de faire parler de lui, hier.

Moins d'une semaine après l'affaire Lanto Rakotomanga, un autre député de la majorité a fait parler de lui, hier. Si la première était citée dans une affaire sentant une usurpation de fonction, le second, Mohamad Ahmad, député de Fenerive-Est, parce que c'est de lui qu'il s'agit, est cité dans un document dont l'objet est l'inspection et saisies de produits miniers illégaux dans la partie Amboasary Sud. A première vue, ce document semble anodin, toutefois, il s'agit d'un abus et d'usurpation de fonction selon les explications qui nous ont été transmises par un juriste. Fait à Antananarivo, le 21 septembre dernier, ce document a, notamment, permis à la commission dirigée par Mohamad Ahmad d'effectuer des opérations de contrôle et de suivi des produits miniers dans la partie Ambosary Sud. Pareil document lui a servi de faire les mêmes actions dans la région de Menabe.

Extorsion

Avec un passé qui est loin d'être propre, le député de l'IRD vient de ternir un peu plus son image et celle de son groupe parlementaire. Notons qu'il était déjà cité dans des affaires d'exportation illicite d'or et il a échappé de peu à une arrestation à l'aéroport de Nosy-Be. " Même en étant le président de la Commission des Mines et des Ressources Stratégiques à l'Assemblée nationale, l'inspection et les saisis des produits miniers illégaux ne relèvent pas de la compétence d'un parlementaire ", a fait savoir notre juriste qui suit de près cette affaire. " Il s'agit tout simplement du non-respect de la séparation de pouvoir parce que cela relève de la compétence de l'administration ", a-t-il continué.

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A Soalala, une vidéo citant le député et son assistant fait également le tour des réseaux sociaux. Sur la vidéo, on voit un paysan expliquer l'extorsion de 8 millions d'ariary et de deux têtes de zébu par cet élu par le biais de son assistant. Une situation que ce paysan a déplorée. " Au lieu de nous protéger, notre député fait le contraire ", a-t-il lâché.

Bureau permanent

Le silence du Bureau permanent de la Chambre basse a suscité des incompréhensions durant ce week-end après l'affaire Lanto Rakotomanga. Ces dernières années, certains élus de la Chambre basse se sont fait connaître par leurs dérapages et leurs scandales sans que le Bureau permanent, dirigé par Christine Razanamahasoa, ait bougé le petit doigt. A l'approche de la prochaine session ordinaire, les observateurs espèrent que des mesures seront prises.

Des questions commencent à se poser sur le blocage concernant les traitements de dossier au niveau de la Haute Cour de Justice (HCJ). Lé député, Honoré Tsabotokay, président de la commission, s'est même désolé de la situation lors de la dernière session sur le non-traitement des 12 dossiers malgré que cela fût indiqué dans l'ordre de jour lors de cette session. " Les députés n'ont pas pu atteindre le quorum pour pouvoir étudier les dossiers au cours des trois réunions mais il y avait également le problème de contre temps", a indiqué le député de Vohipeno tout en poursuivant que " sinous voulons avoir des résultats, il faut revoir les textes qui réglementent cette Cour spéciale et faciliter la prise de décision en séance plénière ". S'agit-il d'un simple problème de temps ou bien d'un calcul savamment orchestré pour entretenir l'impunité au sein de la Chambre basse ? C'est au Bureau permanent d'apporter des éclaircissements sur cette situation afin de crédibiliser cette institution et redorer le blason... " Orange ".

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