Madagascar: Vindicte populaire à Ambatondrazaka - Un présumé bandit brûlé vif pour vol de bovidés

La population n'a-t-elle plus confiance en cette Justice qui est la seule habilitée à juger et à punir selon la loi ? Sinon, le recours à la vindicte populaire serait-il une manière de manifester cette colère contre l'insécurité grandissante prévalant dans le pays ces derniers temps ?

L'on pose ces questions pour attirer l'attention des autorités concernées par ce phénomène de société mettant en cause l'existence d'un État de droit à Madagascar. Ce cas qui s'est produit dans le district d'Ambatondrazaka dans la nuit du mardi au mercredi est frustrant. Poursuivis pour vol de bovidés, deux individus ont été tués par le fokonolona qui les a attrapés. L'un a été brûlé vif et l'autre découpé en morceaux.

Cette nuit-là vers 21 heures, les présumés dahalo avec leurs deux complices ont été surpris par des membres du comité de vigilance villageoise en train d'ouvrir en douce le portail d'un enclos à boeufs dans le fokontany de Mangalaza, commune de Feramanga Avaratra. Pris de panique, ils se sont enfuis et la course-poursuite a été enclenchée.

Deux des malfaiteurs ont été appréhendés. Quant aux deux autres, ils ont réussi à s'échapper. Les bandits, bien que armés de fusils, n'ont pas pu résister à leurs poursuiveurs. Appréhendés avec leurs armes, les deux individus ont été amenés sur une place publique pour être exposés devant les villageois. En furie, ces derniers ont réclamé l'application de la vindicte populaire. Et après une courte discussion, ils ont décidé de les tuer. Pour ce faire, ils ont brûlé vif le premier en se servant de bottes de foin qu'ils ont trouvées dans les parages.

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Le corps de l'homme a été calciné. Quant au second, le fokonolona l'a achevé avec des objets tranchants. Ils étaient sur le point de morceler le corps de leur victime quand les forces de l'ordre ont débarqué sur place. Mais ces derniers n'ont plus eu à faire que de calmer les villageois pour arrêter cet acte de barbarie. Après un pourparlers avec les autorités villageoises, les gendarmes ont réussi à saisir les armes découvertes sur les défunts.

L'enquête préliminaire menée par la gendarmerie a révélé que les armes saisies sur ces présumés bandits étaient celles utilisées par les dahalo qui avaient attaqué le domicile d'un particulier dans cette commune il y a quelques jours. Une attaque durant laquelle une femme, membre de la bande, avait pu se transformer en serpent afin de terroriser les victimes. L'enquête est en cours. On attend la suite de cette affaire.

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