Madagascar: Vanille - " Le marché reste ouvert à tous malgré l'AMI " selon le CNV

Le marché de la vanille reste ouvert, même aux importateurs qui n'ont pas adhéré à l'appel à manifestation d'intention lancé par l'administration malgache.

Dans un communiqué publié hier, le Conseil National de la Vanille (CNV), présidé par le ministre de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation Edgard Razafindravahy, a déclaré que l'appel à manifestation d'intention (AMI) avait été entrepris à titre volontaire et n'est, donc, en aucun cas, exclusif. Une manière de dire que le marché de la vanille reste ouvert à tous sans exclusion.

5 700 tonnes d'intentions

"Cet AMI, comme le nom l'indique, n'est pas une réglementation supplémentaire du secteur de la vanille. Il a été lancé afin de permettre, essentiellement, au gouvernement de Madagascar, notamment le ministère en charge du Commerce (MICC) et le Conseil National de la Vanille (CNV), de comprendre la structure du marché international de la vanille, notamment du côté de la demande ", précise le communiqué du CNV qui se réjouit par ailleurs " d'avoir obtenu la réponse positive de nombreux industriels internationaux ".

Faut-il, en effet, préciser que 90 acheteurs internationaux se sont manifestés pour plus de 5 700 intentions d'achat exprimées. " La forte demande qui s'est manifestée à travers cet AMI, ainsi que les données reçues de la part des potentiels acheteurs internationaux, permettront au gouvernement de poursuivre le travail en amont avec toutes les parties prenantes du secteur pour promouvoir et rendre plus résiliente la chaîne de valeur de la vanille au bénéfice, en premier lieu, des planteurs et de la balance commerciale, de la balance des paiements et des finances publiques de Madagascar ", selon toujours le CNV. Ce Conseil souligne, par ailleurs, que l'AMI " n'est pas une réorganisation du marché international de la vanille qui introduirait des restrictions en matière de commerce international ".

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Inquiétudes

Ce qui n'est visiblement pas l'avis de certains acteurs internationaux de la vanille. C'est le cas, notamment, de la Sustainable Vanilla Initiative (SVI) dont les membres font part de " leurs inquiétudes quant au fait que l'AMI constitue une menace pour le marché de la vanille de Madagascar ". La SVI estime, par ailleurs, que la demande exprimée de 5 700 tonnes, par les 90 importateurs annoncés, est surestimée.

Selon les statistiques de la SVI, la demande mondiale de vanille se situe entre 2 500 et 3 000 tonnes métriques toutes origines confondues. " Compte tenu de la demande mondiale totale, on ne peut que conclure que certains déclarants AMI ont largement surestimé leurs besoins pour diverses raisons méritant d'être précisées ". En tout cas, des membres de la SVI craignent que " l'AMI ne soit en pratique utilisé comme un outil pour limiter l'accès des importateurs et des exportateurs au marché de la vanille ou pour créer un système contrôlé. Sa mise en œuvre potentielle crée une incertitude sur le marché, une migration de la demande vers d'autres origines, des retards dans la réception de devises fortes et des risques de réduction ou d'annulation des programmes de durabilité dans la SAVA ".

Bienfaits

Quant au CNV, il persiste et signe sur les bienfaits de l'AMI qui a été lancé afin de permettre au gouvernement de mettre en place une culture comportementale saine, volontaire et sans incidence réglementaire afin d'avoir des acheteurs responsables et respectueux des principes importants ci-dessus qui soutiennent l'assainissement de la filière.

" La volonté première du CNV et du gouvernementest, et reste, de préserver les revenus des producteurs qui passe par le respect du prix plancher. Nous remercions les nombreux industriels internationaux qui ont respecté ce prix plancher et respecté la réglementation en vigueur en achetant directement auprès des exportateurs agréés et les encourageons chaleureusement à continuer librement de le faire ". Qui a tort, qui a raison ? L'avenir nous le dira.

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