Madagascar: Incendies de forêt - Tolérance zéro contre les pyromanes

Durant le conseil des ministres de mercredi, le président de la République a affirmé que la tolérance zéro sera appliquée contre les pyromanes.

Tolérance zéro. C'est ce que Andry Rajoelina, président de la République, a affirmé durant le conseil des ministres de mercredi. Une tolérance zéro contre les responsables des feux de forêts qui embrasent le pays depuis plusieurs jours.

À s'en tenir au rapport du conseil des ministres, c'est un haro contre les incendies de forêts. Des feux qui dévorent surtout les aires protégées. Un fait singulier et qui indique aussi que la situation est critique. Ce sont les réserves naturelles, avec leur faune et flore qui font partie de l'identité de Madagascar qui partent en fumée un peu partout sur le territoire. A lire le communiqué de la réunion de l'Exécutif de mercredi, la thèse que ces feux soient des actes délibérés de pyromanes est sérieusement prise en compte.

"Une telle destruction de la patrie est inacceptable. Nous condamnons fermement les feux déclenchés de façon délibérée. Il s'agit d'un délit pénal. Il est impératif d'appliquer la tolérance zéro contre les responsables des feux de forêts et des aires protégées", sont les mots attribués au locataire d'Iavoloha, par le communiqué du conseil des ministres. Des faits et des sources indiquent que la plupart des incendies de forêts sont des conséquences de feux déclenchés de façon sporadique par des individus qui pratiquent le "Tavy", ou l'agriculture sur brûlis.

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Acquisition urgente d'équipements

Depuis quelques années, les agriculteurs qui pratiquent l'agriculture sur brûlis s'installent de plus en plus à la lisière des aires protégées comme celle de Menabe Antimena. Dans la plupart des cas, il s'agit de communautés entières, qu'il s'agisse de migrants ou de villageois résidant à proximité des réserves naturelles. Ces communautés contestent de plus en plus les règles de protection de l'environnement et vont même jusqu'à défier les autorités.

En juin, par exemple, une quarantaine de villageois du côté de Beparasy, dans le district de Moramanga, se sont, solidairement, présentés devant les autorités qui ont enquêté sur l'assassinat présumé d'un militant écologiste. Des individus malveillants profitent, par ailleurs, de cette prolifération de squatteurs d'aires protégées et de cette atmosphère de défiance pour s'adonner à une exploitation illicite de ressources naturelles.

Dans ces conditions, traquer et sanctionner les responsables de feux de forêts risque d'être ardu. Dans certains cas, il pourrait s'agir de faire face à des communautés entières. Outre l'application des sanctions pénales, susciter une prise de conscience écologique est une autre option privilégiée. Seulement, il faut du temps et aussi, des mesures d'accompagnement économique et social afin de s'assurer d'une préservation efficace et durable par les communautés qui vivent à la lisière et au sein des forêts.

À l'instant T, l'urgence est d'éteindre les brasiers. Aussi, le conseil des ministres a décidé de mettre en place un Centre de commandement et d'opérationnalisation (CCO), et d'un centre de collecte d'information baptisé "Aroafo Data". Une formule qui a déjà fait ses preuves durant la lutte contre la Covid-19. Seulement, sur terrain, ceux qui sont au front baignent dans des fournaises. Avec des équipements rudimentaires, ils peinent à éteindre les feux.

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