Tunisie: Naufrage de Zarzis - Les expatriés reviennent pour aider à la recherche des corps

Des manifestants à Tunis, le 23 novembre 2022

En Tunisie, le drame des migrants disparus au large de Zarzis le 26 septembre continue de faire l'actualité. De nombreux Zarzisiens de France, Suisse et d'Allemagne se sont joints au mouvement de recherche des corps et sont solidaires avec les familles des morts en mer.

Après trois jours de colère, les habitants ont réclamé la démission du gouverneur de la ville pour négligence. Ils ont découvert que certains cadavres repêchés avaient été enterrés sans même une identification au préalable. Ce vendredi, trois des corps exhumés se sont avérés être bien des disparus du naufrage.

De nombreux Zarzisiens de France, Suisse et d'Allemagne se sont joints au mouvement de recherche des corps et sont solidaires avec les familles des morts en mer. La ville est connue pour sa tradition migratoire avec une très grosse diaspora installée en France.

Au large des côtes, dans le sud tunisien, Hazem Mcharek, 45 ans, scrute l'eau dans un bateau de plaisance. Ce guide touristique dans la région Champagne en France est revenu spécialement dans sa ville natale pour aider la famille de son cousin, qui a disparu dans le naufrage du 26 septembre avec dix-sept autres personnes.

" C'est un retour à domicile par solidarité avec tous les Zarzissiens. J'ai un peu de connaissance du personnel des pêcheurs et surtout des amis qui possèdent des bases nautiques donc on a élargi les recherches. "

Nouvelles voitures et émigration

Sur un chalutier de pêcheurs, Kamel, rentré aussi d'Europe pour aider, scanne des zones de navigation plus éloignées. " On va avec les pêcheurs pour pouvoir aller là où la garde maritime ne va pas forcément parce que malheureusement nos garde-côtes sont débordés, ils n'ont pas forcément les ressources humaines et logistiques pour faire des recherches aussi longues. On s'est rendu compte que certains n'avaient même pas des gants adéquats pour repêcher les corps ", a-t-il constaté.

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Face au drame, lui et d'autres Tunisiens de la diaspora se sont mobilisés pour aider comme ils peuvent. Abdesalem Farik, 48 ans, qui a vécu pendant vingt ans en Allemagne avant de revenir s'installer à Zarzis, ramène des bidons d'essence pour les bateaux. Il se sent impuissant face au départ de ces jeunes : " Nos jeunes, dès qu'ils voient leur aînés revenir au pays l'été avec des nouvelles voitures ou de l'argent, qui sont parfois achetées avec de l'argent facile, ils prennent tout de suite la décision de s'en aller. "

À Zarzis, chaque famille a au moins un proche installé à l'étranger, ce qui rend d'autant plus difficile à accepter les politiques restrictives de visa, appliquées par l'Europe.

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