Afrique: Retour sur la visite d'État en Afrique du Sud du leader sahraoui Brahim Ghali

NE PAS CROP OU AJOUTER A UN COLLAGE Le président Cyril Ramaphosa et le président Brahim Ghali de la République arabe sahraouie démocratique aux Union Buildings à Pretoria, le 18 octobre 2022.

L'Afrique du Sud a accueilli à bras ouverts le chef du Front Polisario Brahim Ghali mardi 18 octobre. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a reçu en grandes pompes le leader indépendantiste sahraoui à Pretoria, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU consacre plusieurs réunions ce mois-ci à la question du Sahara occidental, que le Maroc considère comme une partie de son territoire. Pretoria a toujours apporté son soutien au mouvement sahraoui, et milite pour l'application du référendum d'auto-détermination prévu dans l'accord de cessez-le-feu de 1991.

Le tapis rouge recouvrait les marches de la présidence, le drapeau sahraoui - territoire " non autonome " selon l'ONU - flottait aux côtés de celui de l'Afrique du Sud et 21 coups de canon ont retenti dans Pretoria.

Brahim Ghali est bien en visite d'État, avec tout le protocole que cela implique, et il est reçu d'égal à égal par son hôte.

Car l'Afrique du Sud, d'après Cyril Ramaphosa, c'est le " home away from home ", soit la deuxième maison de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), alors que les deux pays partagent selon lui " une forte histoire de lutte ".

Car pour le président Cyril Ramaphosa, les combats de l'ANC et du Front Polisario sont indissociables : " Votre visite, Monsieur le président, est une réunion de camarades qui partagent la même vision, et qui espèrent, ensemble, se battre pour atteindre la liberté, l'auto-détermination et l'intégrité territoriale. "

Le chef du Front Polisario n'hésite d'ailleurs pas, au cours de son discours, à saluer les grandes figures de l'ANC qui se sont battues contre l'apartheid, et à rappeler les liens forts entre les deux formations.

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" Nous pensons que d'autres luttes se font entendre avec beaucoup plus de décibels ", a par ailleurs regretté le chef de l'État sud-africain, alors que Pretoria est régulièrement critiqué pour son silence concernant la guerre en Ukraine, avant d'ajouter que " nous ne nous excuserons pas pour notre relation de soutien vis-à-vis du peuple sahraoui. "

Le Sahara discuté lors de la visite du Premier ministre espagnol ?

Alors que les pays qui apportent leur soutien à la RASD se font de plus en plus rares, cette démonstration publique d'amitié de la part du géant sud-africain encourage Brahim Ghali à appeler le reste du continent à suivre :

Alors que nous sommes un peuple qui a subi l'injustice, les personnes qui ont souffert comme nous doivent comprendre notre souffrance. Et il n'y a pas de doute que tous les peuples du continent africain ont souffert de la colonisation et de l'occupation. Donc ces peuples devraient objectivement être de notre côté.

Le sujet du Sahara occidental devrait être remis sur la table d'ici la fin du mois par le président Cyril Ramaphosa, puisqu'il recevra aussi le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, dont le gouvernement s'est récemment rapproché du Maroc.

Un soutien indéfectible depuis longtemps à Pretoria

Comment expliquer ce soutien indéfectible de l'Afrique du Sud à la cause sahraouie ? Pour Liesl Louw Vaudran, chercheuse à l'Institut d'études de sécurité (ISS) à Pretoria, ce soutien fait partie de la politique étrangère de l'Afrique du Sud depuis longtemps, depuis que l'ANC est au pouvoir.

L'Afrique du Sud a déjà reçu Brahim Ghali à plusieurs reprises, Pretoria n'a jamais changé sa position, explique Liesl Louw Vaudran, chercheuse à l'Institut d'études de sécurité (ISS)

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