Environ vingt maisons et une école ont été brûlées par des gendarmes en opération à Antsahabe-Anjozorobe, lundi. Ce hameau serait un repaire de kidnappeurs.
Antsahabe-Marotsipoy n'est plus qu'un champ de ruines, après avoir été incendié par des gendarmes de la compagnie et du Centre spécial d'aguerrissement opérationnel (CSAO) d'Andriamena, lundi. Cette bourgade au fin fond du district d'Anjozorobe est composée d'environ vingt toits et une école communautaire. Elle serait un terrier de kidnappeurs qui immortalisent l'insécurité dans les régions voisines, Betsiboka, Analamanga et Alaotra-Mangoro.
Ses habitants ont toujours été de mèche avec les criminels, selon la gendarmerie. À la suite d'une enquête de la compagnie d'Andriamena, les victimes d'un rapt à Manakana-Vonimbohitra, le 13 septembre, lui ont expliqué que leurs ravisseurs ont été hébergés et approvisionnés à Antsahabe. " Les gens de ce hameau mentent s'ils affirment ne pas connaître les kidnappeurs. Ce sont eux qui pilonnent du riz pour eux. Ils leur vendent des volailles ", assènent-elles. " Les laboureurs préviennent immédiatement les kidnappeurs dès qu'ils voient venir des gendarmes. Ils leur détaillent le nombre et la nature de leurs armes ", renseigne la gendarmerie.
Vote secret
" Les malfaiteurs continuent à se ravitailler dans ce village, car ils détiennent toujours deux otages enlevés à Amboasary-Nord du district d'Anjozorobe ", enchaîne la gendarmerie. " Ces villageois viennent tous de Bevoaroy, mais ils sont juste là pour cultiver. Donc, ils ont été redirigés vers leur terre d'origine avec leurs biens. Personne n'a été blessée ", ajoute-t-elle. Le mois dernier, une réunion collective avec le gouverneur de Betsiboka a eu lieu, à Manakana-Vonimbohitra.
" À ce moment-là, le vote secret a prouvé la collusion entre les paysans d'Antsahabe et les malfaiteurs. On leur avait alors donné du temps pour migrer dans le chef-lieu du fokontany. Une fois là-bas, ils pourront effectuer une demande régulière à chaque saison des cultures. Cependant, ils s'entêtent ", explique une autorité administrative. L'opération s'est finalement soldée par cette option d'incendie des maisons et d'une école avec deux salles. Trente-deux enfants encadrés par deux instituteurs y étudient. Des gendarmes de la compagnie d'Imerina centrale ont été envoyés sur place pour réaliser le constat et mener l'enquête.