Sénégal: Saccage et incendie des Bus à Mako - 7 jeunes de Tomboronkoto condamnés à 3 mois ferme, 40 autres relaxés

21 Octobre 2022

Le verdict du procès des 47 jeunes qui avaient été arrêtés et mis sous mandat de dépôt pour les faits de saccages et incendie des bus et voitures 4×4 de la société minière Pettowal mining company (Pmc) est tombé ce vendredi. Les sept responsables des 47 jeunes arrêtés ont été condamnés à deux ans de prison, dont trois mois fermes. Les 40 autres ont été relaxés.

KEDOUGOU- Le procureur avait requis des peines diverses pour les sept responsables de jeunes et la fin des poursuites pour les quarante autres restants. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont indiqué qu'aucune preuve n'existait pour établir la culpabilité des jeunes dans cette affaire invitant le Tribunal à ne pas accepter de laisser les jeunes croupir en prison. Revenant à la charge, le procureur de lancer à l'endroit des jeunes inculpés : "battez-vous loyalement. Je n'ai aucun Intérêt à vous laisser en prison".

Dans sa plaidoirie, à Me Amadou Lady Bâ d'interpeller : " que la justice assure sa grandeur, après avoir constaté l'insuffisance des preuves de la charge". Il a poursuivi : "personne n'a été en mesure d'identifier les personnes impliquées dans ces événements. Il faut des aspects matériels et psychologiques sur lesquels se fonder. Il n'y a aucune preuve ", a-t-il appuyé avant de demander la relaxe de ses clients.

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Finalement le Tribunal a rendu un jugement identique pour l'ensemble des sept responsables de jeunes, en les condamnant à deux ans de prison dont trois mois fermes et en relaxant les quarante restants.

Les 47 jeunes, tous des membres du collectif des forces vives de Tomboronkoto avaient été arrêtés dans l'affaire des saccages et incendie des bus et 4×4 de la mine de Mako il y a une semaine. Ils étaient poursuivis pour des faits de destruction de biens publics appartenant à autrui, association de malfaiteurs, vols en réunion et entrave dans l'exercice du travail. Au total, 66 personnes avaient été arrêtées et gardées à vue, 19 ont été libérées mardi dernier.

Tous membres du collectif des forces vives de la commune de Tomboronkoto, ils dénonçaient, le faible taux de recrutement des jeunes dans la mine et réclamaient le relèvement de la masse salariale des employés, la priorisation de l'employabilité des jeunes issus des villages environnants de la mine, à savoir, les villages de Linguékhoto-Mako et Tomboronkoto.

Au sortir du procès, le troisième adjoint au maire de Tomboronkoto De Mouhamadou Lamine Diallo a confié qu'ils sont très surpris du verdict et que Tomboronkoto est une commune qui subit sur tous les plans. "Nous travaillons avec les avocats pour voir qu'elle posture adopter puisque personne de ces jeunes ne doit rester en prison. Ces jeunes sont un modèle de développement dans la localité, à travers leur association. Ils n'ont pas leur place en prison. Nous réclamons un droit absolu car les ressources naturelles reviennent au peuple. Nous ne sommes pas satisfaits des interventions de Pmc dans la zone ", a-t-il indiqué. Avant de compléter : "du point de vue de l'emploi, du développement économique, il reste beauté au faire. Il faut recruter localement, les former. Les éleveurs, les agriculteurs ont perdu leurs terres. Pmc doit faire des efforts pour davantage travailler avec les communautés, dialoguer. Ces événements sont douloureux, regrettables mais nous devions partir de là pour restaurer le dialogue. Cette situation ne concourt pas au l'apaisement du climat social. Ces jeunes sont innocents" a-t-il défendu.

Pour rappel, les affrontements ayant conduit à leur arrestation et condamnation ont eu lieu à quelques kilomètres de la mine de PMC plus exactement à hauteur du village de Linguékhoto le Jeudi 13 octobre dernier vers 5 heures du matin, au moment où les employés de la société manière rejoignaient leur lieu de travail.

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