Tchad: Tous ces morts, par dizaines, pour le pouvoir ? Le Tchad nous interpelle

24 Octobre 2022
opinion

Quel que soit le côté où on se trouve, quel que soit l'idéologie, les antécédents, les alliances et les ambitions, le temps des larmes inutiles, des plaintes et des manœuvres politiciennes est révolu.

Ce qui se présente à nos yeux depuis le Tchad, est une histoire qui fait honte, qui fait peur, qui trouble les esprits et nous enlève le sommeil. On parle d'une manifestation interdite, et d'une répression qui s'en suit, et tout cela arrive dans un contexte où chez nous, au Cameroun, la justice se penchait en appel, sur le sort de compatriotes emprisonnés pour les mêmes motifs.

Non, tout cela n'a pas de sens, et personne ne devrait plus mourir ni même être jeté brutalement en prison, parce qu'il réclame plus de justice, plus de bonheur et plus de transparence dans la gouvernance de son pays. La liste est longue, des morts de Mai 1955 au Cameroun sous Laurent Pré aux six cent écoliers de Soweto en 1976, à Steve Biko, Norbert Zongo et autres. Nos dirigeants doivent cesser de nous faire honte, de nous jeter dans les poubelles de l'histoire et de nous maintenir à la marge de la vérité et du progrès politique.Sans aucun doute, le Tchad vient nous rappeler avec bruyance et inquiétudes, que nous sommes passés tout près du même drame le 22 septembre 2020, et qu'avant cela nous nous étions laissés emportés en 2008, avec les mêmes conséquences morbides.

%

Pourquoi, pourquoi, pourquoi vraiment, ceux qui tiennent les cordes de l'intérieur ou de l'extérieur, ne comprennent-ils pas une fois pour toute, que la gestion et le destin d'un pays, ne sauraient indéfiniment demeurer l'affaire privée d'une poignée de gens, d'une famille, d'un clan ou d'une tribu ? Jamais les peuples ne vont se taire, devant des planifications de transition, qui leur enlèvent le droit élémentaire de se prononcer sur le sens de leur destin ?

Il y a de tout dans cette quête du mieux-être et des lendemains meilleurs, de la forme de l'Etat à la structuration honnête de la répartition des richesses nationales. Honte à nous, honte à une Afrique où comme je l'ai vu encore récemment sur les fiches du concours de l'ENAM, la mention de la tribu, du village, de l'ethnie, des tas de conneries qui nous pourrissent la vie, poussent les cerveaux brillants à l'exil, construisent un système de cancre et mènent au génocide à force de discrimination.

Les martyrs de Ndjamena sont les victimes de l'égoïsme, de la cupidité, de l'avidité, de l'intolérance, de la gourmandise, de l'absence de dialogue et de la méchanceté d'un clan d'assoiffés de pouvoirs.Non, non, non, non et non, plus jamais cela, au Cameroun comme ailleurs en Afrique. Nous avons besoin d'un peu de dignité, de considération et d'honnêteté. On n'enterre personne avec un matelas de milliards, de bijoux en diamants, de costumes en perles rares ni avec des immeubles de plusieurs étages en marbre. A trop regarder sans critiquer ni alerter, on devient responsable des crimes. Ma demande est maintenant forte, concernant les prisonniers des marches du 22 septembre 2020. Ils ont suffisamment payé de leurs libertés, et il est temps que tous, sans exception, retrouvent leurs familles et leurs activités.

Pourquoi d'ailleurs avoir libéré certains et pas d'autres. Il est grand temps que nous nous disions la vérité, toute la vérité, sans que l'on accuse qui que ce soit, de planifier un complot pour renverser les institutions. Cependant je veux être clair, que quand comme c'est le cas de Masra au Tchad, vous annoncez la formation d'un gouvernement parallèle, vous acceptez de croiser le fer contre le diable aux dents longues, tranchantes, mortelles et impitoyables, et vous devez aussi être préparés pour accepter les conséquences effroyables. L'opposition de spectacle, des plateaux de télévision et des envolées incendiaires sans sacrifices à des limites./.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.