Une scène de chaos laisse comprendre la puissance dévastatrice de l'incendie dans la réserve spéciale d'Ambohitantely à Ankazobe. De la suie couvrant le sol brûlé sur des centaines d'hectares et des espèces végétales calcinées, dont certaines sont encore debout, témoignent encore le chaos qui s'est abattu sur cette aire protégée. Le feu a fait des ravages pendant dix-neuf longs jours. Suite à une mobilisation collective, les efforts conjoints déployés pour sauver le parc se sont avérés payants.
Le fokonolona, les éléments des forces de défense et de sécurité ainsi que le demi-millier de civils venus depuis Tana ont néanmoins eu fort à faire pour combattre la catastrophe. La réserve spéciale d'Ambohitantely s'étend sur une superficie de 5 600 Ha, avec 1 800 Ha de couverture végétale. Selon une estimation des dégâts, effectuée à partir d'images satellites prises le 17 octobre, près de 400 ha ont été la proie des flammes. Une évaluation dynamique a été effectuée et le bilan final sera communiqué incessamment selon le ministère de l'Environnement et du développement durable. Le début de feu a été signalé dans les steppes, à l'extérieur de la réserve le 3 octobre.
Longue bataille
En effectuant leur surveillance de routine, les agents forestiers ont aperçu au loin une formation de colonne de fumée, enfoui au pied d'une colline, bien en retrait de la réserve. Le lendemain, aucune flamme n'aurait encore été aperçue bien que la fumée s'est épaissie. Lorsque le vent s'est levé, des feux de brousses ont déferlé sur le flanc de la colline ayant fait office de repère aux guetteurs. A une vitesse folle, les flammes nourries par les rafales de vent ont atteint la périphérie Est de la réserve pour ensuite se propager vers le cœur de la réserve. Près de deux cent cinquante gendarmes ont été envoyés à la rescousse pour prêter main-forte aux sapeurs-pompiers, aux éléments du corps de la protection civile, aux hommes des forces d'intervention de la police ainsi qu'aux militaires qui se sont joints à la bataille. Cet effectif a été par la suite renforcé par près de six cents bénévoles venus depuis Tana.
