Ikongo souffre sévèrement de l'insécurité alimentaire. Des maires rapportent de nombreuses victimes de la faim.
Ikongo a du mal à se relever, après les passages des cyclones Batsirai et Emnati. L'insécurité alimentaire continue à sévir et à faire des victimes, dans ce district. Des maires déclarent de nombreux décès. " Plusieurs personnes ont succombé, ces derniers temps, mais la plupart ne veulent pas se déclarer comme étant victimes de la disette. C'est une honte dans notre communauté de mourir de faim ", indique Genoit Razanamongo, maire de la commune Tanakambana. Dans sa zone d'administration, sept personnes sont déclarées, officiellement, des victimes de la faim. Ces décès seraient survenus ces derniers jours. Les derniers décès enregistrés dateraient de la semaine dernière. " Une famille a perdu deux enfants, en même temps", enchaine cet élu.
À Ifanarea, quatre personnes ont succombé, récemment. Le dernier décès serait survenu, dimanche, dans cette commune. " La dernière victime est un homme. Pendant que sa femme est allée dans le chef-lieu du district pour récupérer des vivres, il est décédé chez eux ", lance le maire de cette commune. Il note que durant ces derniers mois, plusieurs dizaines de pérsonnes ont décédées.
Toxiques
Il y a des enfants et des adultes, parmi les victimes. " Comme il n'y a rien à manger, des familles mangent des plantes impropres à la consommation, comme le " viha ", une plante sauvage qui pousse dans les marais, le " veoveo ", une espèce d'igname sauvage, du palmier, du " fontsy ", du " pikopiko", indique Chernont Manankavaly, assistant parlementaire du député élu à Ikongo.
Certains de ces aliments seraient toxiques, si on ne sait pas les préparer. Et c'est ce qui expliquerait, les nombreux décès dans la région. " En général, leurs visages et leurs pieds enflent, et ils meurent après ", précise cette source. Dans ce district, ceux qui ne meurent pas de faim ont la peau sur les os. L'État a envoyé soixante-quatre tonnes de riz dans la localité, à travers le Bureau national de la Gestion de risques et de catastrophes (BNGRC). Trois mille deux cents familles vont en bénéficier. La distribution a commencé, hier. Ces habitants demandent, particulièrement, des aides pour redresser leur activité, qui est l'agriculture. Les cyclones ont dévasté leurs champs et leurs plantes, au début de l'année.