Dakar — Le festival "Au tour des cordes" va se tenir de jeudi à lundi prochains à Saint-Louis du Sénégal (nord), dans le but de faire la promotion des instruments traditionnels africains de musique, a dit à l'APS son promoteur, le joueur de kora sénégalais Abdoulaye Cissokho.
"Le festival 'Au tour des cordes' est quelque chose qui m'est resté dans la tête depuis une dizaine d'années. L'idée était de promouvoir nos instruments traditionnels locaux", a rappelé Cissokho.
"Certains instruments traditionnels de musique sont en voie de disparition", a-t-il dit, estimant que le festival "Au tour des cordes" sera l'occasion de "les sortir de l'ombre, de les mettre à la lumière du jour et de les faire se rencontrer avec d'autres instruments".
La kora résiste plus au temps que d'autres instruments, dont le xalam, le riti et le molo, qu"'on voit rarement" maintenant, a précisé Abdoulaye Cissokho.
"Il faut les sortir et les mettre en communion avec d'autres instruments. Cette rencontre va leur donner un nouvel élan", a-t-il affirmé.
Même si l'hymne national du Sénégal parle de la kora, beaucoup d'écoliers ne connaissent pas cet instrument africain à cordes, selon Cissokho.
Il propose que des espaces soient aménagés pour l'exposition des instruments traditionnels africains, afin que ceux qui ne les connaissent pas puissent s'y rendre pour les découvrir.
Des artistes venus d'Allemagne, d'Argentine, de la France, d'Iran, d'Israël, d'Italie, de Madagascar, du Mali, du Maroc, de la Palestine, du Pérou et du Rwanda prendront part au festival "Au tour des cordes", selon son organisateur.
Quarante-six musiciens vont participer à cet événement qui en est à sa deuxième, a-t-il dit.
"Les gens vont découvrir d'autres types de musique"
Une "déambulation poétique et touristique" est prévue, qui donnera aux festivaliers l'occasion de découvrir le patrimoine matériel et immatériel de Saint-Louis, selon Cissokho.
"Les concerts vont se dérouler sur des sites historiques, qui retracent notre histoire. Les gens vont découvrir d'autres types de musique, mais ils verront notre propre histoire", a-t-il souligné.
Le lycée des jeunes filles Ameth-Fall, situé à Sindoné, un quartier construit en 1840 sur un ancien cimetière catholique de Saint-Louis, fait partie des sites prévus pour les concerts, selon l'organisateur. Cet établissement scolaire a été baptisé au nom de l'un de ses anciens gardiens, a-t-il rappelé.
L'école élémentaire Abdou-Diouf, la première école construite en Afrique de l'Ouest par les colonisateurs français - dont l'architecture est laissée intacte -, est l'un des endroits choisis pour le déroulement du festival, selon Abdoulaye Cissokho.
L'Institut français de Saint-Louis, qui fut une bergerie et un endroit où furent parqués des esclaves, est également choisi.
"Saint-Louis n'est pas seulement un patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est un patrimoine réel que l'on côtoie tous les jours", a souligné le promoteur du festival "Au tour des cordes".
La bassiste Maah Khoudia Keïta, la chanteuse Amira Abel, le musicien Vieux Mac Faye et un duo palestinien vont discuter avec les écoliers saint-louisiens de leur parcours scolaire et artistique. Le but de la discussion des artistes avec les élèves sera de faire savoir à ces derniers qu'ils doivent faire de hautes études pour devenir des acteurs culturels ou des musiciens, selon Cissokho.