Les premiers pourparlers directs entre le pouvoir central d'Addis-Abeba les autorités de la province du Tigré ont finalement commencé mardi 25 octobre à Pretoria, en Afrique du Sud. Les délégations tentent de trouver une sortie de crise à un conflit qui dure depuis bientôt deux ans et a fait des milliers de morts.
Rien n'a filtré, pour l'instant, des débats à Pretoria. Mais ces négociations inédites sont très encadrées par la communauté internationale. Les anciens présidents du Nigeria et du Kenya, Olusegun Obasanjo et Uhuru Kenyatta, ainsi que l'ancienne vice-présidente sud-africaine, Phumzile Mlambo-Ngcuka, sont les médiateurs. Les Nations unies (ONU), l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et les États-Unis sont observateurs.
Washington a beaucoup poussé pour cette rencontre. L'envoyé spécial américain dans la région, Mike Hammer, s'est même rendu au Tigré en avion pour amener la délégation tigréenne. Lundi soir, la Maison Blanche a appelé les deux parties à s'engager sérieusement dans les négociations pour un cessez-le-feu rapide, un accès de l'aide humanitaire sans entrave et un retrait des soldats érythréens du Tigré. Enfin, un groupe bipartisan d'une dizaine de sénateurs a même écrit au Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. " Nous vous exhortons de faciliter ce pas en avant crucial vers la paix, en cessant les hostilités immédiatement ", ont déclaré les sénateurs.
Pendant ce temps, au Tigré, les situations sécuritaire et humanitaire sont désastreuses. L'armée fédérale éthiopienne continue d'avancer. Signe d'une situation sanitaire de plus en plus dramatique, le grand hôpital Ayder de Mekelle a annoncé mardi la fermeture de son service de dialyse, faute de matériel et de médicaments. " Renvoyer des patients en insuffisance rénale mourir chez eux est une torture pour nos équipes ", a indiqué l'établissement.