Ile Maurice: Assemblée générale de l'AHRIM - "Nos hôtels tournent avec 15 % de personnel en moins"

Reconduit pour un nouveau mandat à la présidence de l'Association des Hôteliers et Restaurateurs de l'Île Maurice (AHRIM), Désiré Elliah a fait une plaidoirie pour ouvrir le marché hôtelier à la main-d'œuvre étrangère. Il faut agir vite, a-t-il insisté, pour combler le manque d'effectifs car les hôtels travaillent avec 10 à 15 % de personnel en moins.

Face au ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, et aux acteurs de l'industrie touristique réunis hier soir à l'issue de l'assemblée générale de l'AHRIM, le président a souligné que le recours à une main d'œuvre étrangère sera, espère-t-il, une mesure temporaire. Car "d'ici deux à trois ans, la situation devrait s'améliorer puisque ceux qui partent à l'étranger reviennent la plupart du temps. Nous aurons eu le temps, d'ici là, de mettre en place des stratégies, qui normaliseront la situation à moyen et long termes". Cependant, il juge que cela peut paraître ironique de le penser mais il croit fermement que "des travailleurs étrangers bien formés en service hôtelier peuvent sauver le sourire mauricien".

Si le président de l'AHRIM soutient que le tourisme est sous pression, à l'échelle mondiale, il peut imaginer l'impact sur les services en opérant un établissement avec un effectif réduit. "Nous risquons de rater le coche en n'offrant pas au visiteur l'accueil qu'il attend, ce service d'excellence qu'il vient chercher. Un service d'excellence passe par une main-d'œuvre en quantité suffisante." Le marché ne produit pas assez de talents vu que les rares jeunes, qui sortent de l'école hôtelière, sont vite absorbés. Ceux qui restent risquent de faire l'objet d'une "surenchère malsaine". Tous les opérateurs pêchent dans le même bassin, qui rétrécit.

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L'autre dossier urgent, selon lui, pour pérenniser la reprise, est l'amélioration de la desserte aérienne. Désiré Elliah constate que la situation pour les trois prochains mois est plus rassurante, vu que le nombre de sièges consolidés pour décembre 2022 et janvier 2023 permettra aux opérateurs de profiter de l'engouement réel des touristes. Toutefois, au-delà de janvier 2023, l'industrie n'aura aucune visibilité. Il est crucial de maintenir les efforts pour obtenir des vols supplémentaires, qui permettront d'atteindre le 1,4 million de visiteurs d'ici juin 2023. "Le phénomène du Revenge travel durera encore quelques mois. Ensuite, le vent pourrait ne plus être favorable. À en croire le Fonds Monétaire International, la croissance ralentira à la mi-2023." La solution, selon le président de l'AHRIM, passe par des Super connectors et leurs gros-porteurs pour améliorer la capacité et la compétitivité de la destination.

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