Ile Maurice: Cannabis médical - Un comité de médecins du public examinera chaque demande de traitement

Le Dangerous Drugs (Amendment) Bill sera présenté jeudi en deuxième lecture au Parlement par le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé et du bien-être. Ce projet de loi apporte aussi un cadre juridique à l'utilisation du cannabis à des fins médicales. Un patient pourra être traité au cannabis médical s'il souffre de conditions thérapeutiques spécifiques qui ne répondent à aucun traitement conventionnel. Le cannabis médicinal sera réglementé par le ministère de la Santé qui supervisera son utilisation, sa distribution et son importation, sous des conditions bien strictes.

Le projet de loi définit le cannabis médicinal comme un produit de la plante de cannabis présenté sous forme de capsule, solution à base d'huile ou vaporisateur or muqueux, d'une concentration n'excédant pas 30 mg de tétrahydrocannabinol par millilitre (3 % en poids par volume) par dose unitaire et un volume total ne dépassant pas 60 ml. Pour éviter les abus, un comité thérapeutique sera mis en place dans chaque hôpital régional et déterminera, au cas par cas, si un patient a besoin d'un traitement au cannabis médicinal. Ce comité, présidé par le Regional Health Director, comprendra deux spécialistes du public et un pharmacien et sera seul habilité à accepter ou rejeter une demande. Il déterminera le traitement prescrit et son renouvellement pour une période ne dépassant pas trois mois.

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'C'est un bon projet de loi, qui apportera du soulagement à ces patients qui doivent utiliser du cannabis à usage médical.'

Seul un patient qui détient une prescription en bonne et due forme sera traité au cannabis médicinal. Du coup, ce sera au spécialiste formé à l'usage thérapeutique du cannabis médical et autorisé par le ministère à faire une demande et à émettre une ordonnance pour un patient qui nécessite un tel traitement. Les conditions thérapeutiques qui n'ont pas répondu au traitement conventionnel sont : la paralysie spasmodique associée à la sclérose en plaques et l'épilepsie réfractaire, les nausées et vomissements réfractaires associés à la chimiothérapie et les douleurs réfractaires sévères. Ensuite, le pharmacien de l'hôpital, formé au préalable, sera autorisé à manipuler et distribuer le cannabis médicinal au patient.

L'importation du cannabis médical est interdite, sauf si elle est autorisée par le ministère. Bonne nouvelle pour les voyageurs qui débarquent à Maurice avec du cannabis médicinal dans leurs valises. Cela ne constitue plus un délit, à condition que le voyageur détienne une prescription pour son usage thérapeutique et qu'il a obtenu l'aval préalable du ministère.

Sollicité pour ses observations sur le projet de loi, le Dr Farhad Aumeer, député du Parti travailliste, lance que c'est un pas dans la bonne direction. "C'est un bon projet de loi, qui apportera du soulagement à ces patients qui doivent utiliser du cannabis à usage médical." Cependant, il identifie une lacune, surtout pour la prescription. "L'ordonnance doit se faire par un médecin agréé du public. C'est une différence qui est une discrimination forcée. Si le médecin du privé estime que son patient a besoin de cannabis médicinal et qu'il doive le référer au comité de médecins pour ratifier sa prescription, c'est comme mettre une autre barrière. Comment peut-on différencier les médecins quand ils sont dûment inscrits au Medical Council qui gère tous les médecins?"

L'idée de l'utilisation du cannabis à des fins médicales a été évoquée dans le rapport Lam Shang Leen sur la drogue. Par la suite, une étude menée par diverses instances sur les vertus et le taux en tétrahydrocannabinol dans le chanvre a été lancée. Un comité technique, présidé par le professeur Teeshan Bahorun, directeur du Mauritius Research and Innovation Council, a été mis en place en 2020 pour mener une étude sur le cannabis médical.

Le rapport, rendu public en 2021, est en faveur de l'introduction du CBD dans les traitements médicaux.

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