Congo-Kinshasa: Drame - Des morts et des blessés après le concert de Fally Ipupa au stade des Martyrs

Onze personnes, dont deux policiers, sont mortes, dans la bousculade survenue lors du concert du musicien congolais Fally Ipupa au stade des Martyrs de Kinshasa.

Onze morts et plusieurs blessés, c'est le triste bilan ayant sanctionné le méga concert du chanteur Fally Ipupa, le 29 octobre, au stade des Martyrs de Kinshasa.

Des vidéos montrant des corps inertes des fans étalés à même le sol aux abords du stade après la production musicale ont fait le tour des réseaux sociaux, le week-end dernier, suscitant indignation et compassion. Des jeunes gens, à fleur d'âge pour la plupart, ont perdu leur vie juste pour avoir pris la décision d'aller soutenir celui qui passe pour leur idole.

C'était sans compter avec la marée humaine qui s'est déversée sur le site, mettant à rude épreuve les policiers commis à la sécurité du stade dont le dispositif mis en place s'est révélé inefficace. Nonobstant les assurances du patron de la police de Kinshasa, la sécurité a failli dans l'encadrement de cette masse hystérique qui n'entendait surtout pas se plier aux ordres des agents de police.

Dans un stade dont la capacité d'accueil connue est de 80 000 places, Fally Ipupa avait fait le trop plein en allant au-delà du seuil requis. Selon une source proche de l'organisation, ce concert marquant les seize ans de carrière de l'artiste a réuni plus de 120 000 personnes. Le trafic routier dans la ville en a ressenti le contrecoup. Fally Ipupa avait, comme qui dirait, arrêté le temps, l'instant d'un concert qui a viré au drame.

Qu'est-ce qui a coûté la vie à ses compatriotes alors que tout semblait baigner dans l'huile jusqu'à l'instant où l'artiste est entré sur scène ? Des sources concordantes soutiennent la version d'une bousculade à la sortie du stade ayant occasionné plusieurs cas d'évanouissement et d'asphyxie. Tout celui qui trébuchait ou tombait était aussitôt piétiné sous le coup de la pression humaine. Dans des conditions où la prise en charge médicale était quasi inexistante, le drame était inévitable.

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Des investigations se poursuivent pour connaître les raisons exactes de ce drame qui aurait pu être évité. Le vice-Premier ministre, ministe de l'Intérieur et Sécurité, Daniel Aselo, qui n'entend pas s'arrêter là, indexe les organisateurs de l'événement dont il récuse le professionnalisme pour n'avoir pas tenu compte des exigences que requiert la capacité d'accueil du stade. " Ils devront répondre de leurs actes devant la justice ", a-t-il déclaré.

Entre-temps, les familles éplorées ont, elles aussi, actionné la machine judiciaire avec, à la clé, une plainte contre l'artiste. Ce dernier, sentant l'étau se resserrer autour de lui, a vite fait de réagir via les réseaux sociaux en exprimant sa compassion à ces familles. Il s'est dit profondément consterné et a présenté ses condoléances les plus attristées à toutes les familles frappées par ce drame. Dossier à suivre.

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