Madagascar: Autoroute Antananarivo-Toamasina - L'État appuie sur l'accélérateur

Le contrat de construction de l'autoroute Antananarivo-Toamasina a été signé, hier. Le chantier assuré par la société SAMCRETE démarrera incessamment et durera quatre ans, pour un coût total estimé à 924 millions de dollars.

Un projet d'envergure et symbolique. C'est ainsi que Andry Rajoelina, président de la République, qualifie la construction de l'autoroute reliant Antananarivo et Toamasina. C'est la voie du développement sur lequel s'engage Madagas-car, selon ses dires.

"Cette autoroute sera la preuve tangible de la détermination de l'État malgache à augmenter sa vitesse d'action pour rattraper notre retard de développement et amener Madagascar vers l'émergence", déclare le Président Rajoelina lors de la cérémonie de signature du contrat de construction de l'autoroute entre Antana-narivo et Toamasina, au palais d'État d'Iavoloha. Un événement auquel ont pris part des membres du gouvernement, gouverneurs et parlementaires de tout bord issus des provinces d'Antananarivo et de Toamasina.

Le chantier représente "la solidarité et de la fraternité nationale", souligne le chef de l'État. Cette autoroute reliera la capitale Antananarivo et Toamasina, le poumon économique de Madagascar. Le tracé de l'autoroute sera de 260 kilomètres, avec un tracé plus direct, passant notamment par le district d'Ambatondrazaka, alors que la Route nationale numéro 2 (RN2) fait 370 kilomètres. S'il faut actuellement 8 heures à 10 heures pour faire le trajet, il ne faudra compter que 2 heures et 30 minutes, en moyenne, sur l'autoroute.

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La réduction de la con-sommation de carburant attendue entre 30% et 50%, y compris pour les transporteurs de marchandises devrait entraîner une réduction du coût du transport. D'autant plus que les camions peuvent prévoir deux voyages en une journée, jusqu'à trois voyages pour les voitures plus légères. Les répercussions positives sur le prix des marchandises, notamment les Produits de première nécessité (PPN) et le carburant, s'en ressentiront forcément.

Port de référence

L'autoroute allégera considérablement aussi la densité de la circulation sur la RN2. Une circulation devenue dangereuse, voire mortelle, avec le flux incessant des poids lourds qui se conjugue avec les intempéries et la dégradation de la route. Ce trafic devrait être multiplié par 5 d'ici cinq ans, selon Jerry Hatrefindrazana, ministre des Travaux publics. L'expan-sion du port de Toamasina, qui gonflera l'exportation et l'importation, en sera notamment la raison.

L'autoroute à construire sera justement le back-up du port de Toamasina, dont le chantier d'extension est en cours. Un projet qui fera du grand port "un port de référence en Afrique de l'Est, un hub portuaire dans l'océan Indien et un carrefour commercial entre l'Afrique, l'Asie et le Moyen Orient", indique le chef de l'État. La construction de l'autoroute est confiée à la société égyptienne SAMCRETE, dont Sherif Nazmy, son Chief executif officer (CEO), a été le signataire du contrat d'hier, au palais d'État d'Iavoloha.

Selon les explications du ministre Hatrefindrazana qui a signé le contrat, au nom de l'Etat, le chantier durera quatre ans, pour un coût total estimé à 924 millions de dollars. Une somme qui sera prise en charge par l'État à 20% et à 80% "par un financement étranger", ajoute le membre du gouvernement, sans plus de précision. Le ministre des Travaux publics indique, du reste, que cet investissement devrait être amorti en quinze ans, notamment, grâce aux péages qui devraient osciller entre 10 000 ariary et 20 000 ariary, selon la catégorie du véhicule.

"Il y aura encore un appel d'offre pour sélectionner la société chargée de la gestion et de l'entretien de l'autoroute. Il est probable que cette estimation des tarifs de péages puisse être revue à la baisse", ajoute toutefois Jerry Hatrefindrazana. Le ministre des Travaux publics annonce que "la pose de la première pierre du chantier se fera d'ici deux semaines". Un changement de programme n'est pas à écarter, cependant. Selon le membre du gouvernement, toujours, la livraison d'une première partie des travaux est prévue pour l'année prochaine. En parallèle, la réhabilitation totale de la RN2 sera également menée. Ce tronçon de l'autoroute qui devrait être réalisé l'année prochaine sera d'une distance de 80 kilomètres, avance le ministre des Travaux publics. Il donnera un aperçu de ce que seront les 260 kilomètres, une fois entièrement terminés. Selon le communiqué de la présidence de la République, une fois le chantier totalement fini, la nouvelle axe Antananarivo - Toamasina comptera, entre autres, quatre intersections de voies, quatre échangeurs, quatre bretelles reliant Ambatondrazaka et deux autres vers Brickaville.

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