Madagascar: Les communautés locales s'engagent pour la protection de l'environnement

Une cinquantaine d'organisations de la société civile se sont rassemblées dans la capitale malgache, Antananarivo, pendant trois jours. Venues des quatre coins de l'île, ces dernières organisent un forum sur la gestion durable des ressources naturelles et la défense des droits humains. L'occasion d'entendre les voix des femmes et des hommes des communautés locales de base qui se battent au quotidien pour protéger les ressources naturelles de l'île et pour restaurer forêts et mangroves.

Dans les allées du forum, le rôle capital des VOI (Volondron'Olona Ifotony) est mis en lumière. Ces associations de membres des communautés locales sont engagées dans la protection des ressources naturelles qui les entourent. Une lutte contre la destruction de l'environnement avec souvent peu de moyens, témoigne Tombozoky Jaoriziky, 29 ans, patrouilleur dans le parc de Nosy Hara, au large de la côte nord-ouest de Madagascar. " On protège ces espèces que vous voyez là : les tortues de mer, les oiseaux comme les aigles pêcheurs et les sternes. On protège aussi leurs œufs. On veille à ce que l'interdiction de pêche soit respectée quand ce n'est plus la période. Mais c'est un travail très difficile. Nous utilisons un petit bateau à moteur alors que les malfaiteurs ont du matériel sophistiqué. Leur réseau est très fort. On reçoit souvent des menaces et la valeur de notre travail manque parfois de reconnaissance. "

Militants écologiques en danger

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Pressions, harcèlements judiciaires et même assassinats, les dangers sont nombreux et la justice peu sévère avec les criminels environnementaux, dénonce la société civile. " Dans presque toute la région Menabe, beaucoup de portions de forêts sèches sont détruites, nous explique Alexandros Marignandro, responsable technique de la fédération des 54 VOI de la région Menabe, dans l'ouest de l'île. Les mangroves sont aussi touchées. Sans les VOI, il n'y aurait plus rien. Dernièrement, on a restauré 500 hectares de mangrove. Mais quand on intercepte quelqu'un qui détruit la forêt, les responsables ont souvent peur d'appliquer la loi. Chez nous, deux présidents de VOI ont été tués pour avoir protégé la forêt. C'est pour ça que certains membres baissent les bras. Il y a des représailles de la part des malfaiteurs et des trafiquants. C'est pour ça qu'on demande à l'État de prendre ses responsabilités parce que le pouvoir qu'il nous a ses limites. Ce qu'on demande, c'est de protéger les lanceurs d'alerte. "

Une loi sur la protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d'alerte dont l'adoption est réclamée depuis plusieurs mois par la société civile.

En juin dernier, le militant écologiste, Henri Rakotoarisoa, 70 ans, qui dénonçait depuis plusieurs années des coupes illicites de bois dans une forêt primaire proche de Moramanga, dans l'est du pays, a été sauvagement assassiné par des trafiquants.

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