Le secteur minier est délaissé par l'État, déplorent la Chambre des Mines de Madagascar et la Fédération des Opérateurs Miniers Malagasy dans un communiqué commun. La filière minière devrait être considérée comme vitale pour la relance économique, mais elle fait face à de nombreuses entraves qui la paralysent, regrettent ces deux organisations.
" Madagascar renoncera-t-il à faire du secteur minier l'un des piliers de son émergence ? ", s'interrogent les opérateurs dans leur communiqué. Alors que la Banque mondiale prévoyait en 2014 que les mines représenteraient, à l'horizon 2025, 14% du PIB malgache, celles-ci ne pèsent actuellement que 5%.
Le secteur n'était pas à l'ordre du jour du grand Forum national des investissements pour l'émergence organisé par la présidence fin octobre, déplorent ces derniers. La filière souffre d'abord du gel des permis miniers depuis 11 ans, explique Rado Randrianatoandro, vice-président de la Fédération des opérateurs miniers malgaches. " Nous sommes quasiment paralysés et même au bord de la faillite. Les opérateurs sont soit obligés d'acheter des licences à ceux qui peuvent encore travailler et c'est un coût en plus, soit ils travaillent dans l'informel, ce qui est vraiment dommage pour l'économie ", détaille-t-il.
Un dialogue demandé avec l'État
À cela, s'ajoute une absence de consensus autour du projet de loi relatif au nouveau Code minier. " 90% des propositions du secteur privé n'ont pas été retenues ", fait savoir Rado Randrianatoandro. " Aujourd'hui tout est bloqué alors que chacun d'entre nous voyons qu'il y a des trafics qui se passent à gauche et à droite ", poursuit l'opérateur. Ce statu quo et l'absence de soutien au secteur minier formel " équivaudrait à encourager les trafics de substances minières au détriment des populations, de l'environnement et de l'économie ", estiment la Chambre des mines et la Fédération des opérateurs miniers, qui réclament " un dialogue constructif, transparent et honnête " avec l'État.