Madagascar: Élevage - La filière bovine rapporte

Le Rotary Club a aidé des familles paysannes à lutter contre la pauvreté. Elles ont été dotées de vaches pour améliorer leurs sources de revenu.

Modèle de développement. René Rasolo, un paysan à Ambatolampy Tsimahafotsy, combine l'élevage bovin avec la culture du riz, pour faire vivre sa famille. Il est parti d'une vache, il y a 4 ans passés, grâce à une action du Rotary Club Antananarivo Ainga. Actuellement, il en a trois. " Elle a donné naissance à trois mâles. Le premier n'a pas survécu, le second, je l'ai échangé avec une vache et le troisième, je l'utilise pour travailler nos champs de rizière. Je vends du lait de vache, également, grâce aux productions laitières. ", témoigne ce père de famille.

L'élevage bovin est une filière qui donne un bon revenu si on s'y implique, selon les témoignages de quelques éleveurs bovins, bénéficiaires de l'action de cette association philanthropique. " J'ai pu scolariser mes enfants, grâce à cet élevage. Mon premier a déjà le diplôme du baccalauréat en poche. ", lance fièrement, Nahasolo-malala Andrianarivony, habitant d'Ambohinome à Ambatolampy Tsimahafotsy. Ce dernier envisage d'agrandir sa ferme et d'y introduire une vache laitière, pour améliorer encore plus ses sources de revenu. " La vache laitière est plus bénéfique, mais c'est cher. ", enchaîne-t-il.

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Bien que cette filière rapporte, son avenir ne serait pas très prometteur. La filière bovine ferait face à de nombreuses pressions, actuellement. Les impacts du changement climatique modifieraient l'équilibre de l'élevage bovin. Les animaux de René Rasolo et de Nahasolomalala Andria- narivony, par exemple, sont maigres. " Ils sont sous-alimentés. Nous ne disposons pas de pailles qui leurs servent de nourriture, en cette période sèche. Et bien entendu, il n'y a pas d'herbe non plus dans les champs, en ce moment. Ils sont un peu déshydratés, par ailleurs, car les sources d'eau tarissent.", s'est plaint Nahasolomalala Andrianarivony. Ces éleveurs ont tenté de cultiver de l'herbe qui pousse pendant l'hiver, mais ils n'ont pas obtenu les rendements escomptés. Ces éleveurs attendent que mère nature fasse tomber de bonne quantité de pluie, pour redresser cette filière.

Reproduction de vaches laitières

En 2009, le Rotary Club Antananarivo Ainga a remis dix-sept vaches à des familles rurales, par l'action " Omby vavy harena ". Elles ont été placées dans une dizaine de familles de la commune d'Ambatolampy Tsimahafotsy, de Manandriana et de Sabotsy Namehana. L'idée du Rotary Club Antananarivo Ainga dans cette action a été de reproduire des vaches laitières, à partir des vaches locales, en les accouplant avec des mâles des vaches laitières. Lorsque la vache mette bas, le petit et la production de lait appartient à la famille qui s'en occupe. Puis, la mère sera transférée à une nouvelle famille. En treize ans, près de soixante familles ont bénéficié de cette action, selon Clara Ravoavahy, l'initiatrice de ce projet et présidente du club, à l'époque. " Cette action est incluse dans les axes stratégiques du Rotary Club. L'objectif a été d'aider nos compatriotes, et que l'action ait des impacts sur leurs revenus. ", indique-t-elle. Clara Ravoavahy se dit être satisfaite du résultat de ce projet.

Remise définitive des vaches aux paysans

Des familles paysannes à Ambatolampy Tsimahafotsy sont devenues des propriétaires de ces vaches offertes par le Rotary Club Antananarivo Ainga, à travers l'action " Omby vavy harena ". Ce club a remis définitivement les six vaches qui sont restées en vie, des dix-sept offertes il y a plus d'une dizaine d'années, aux six familles qui s'en sont occupées, dernièrement. " Nous espérons que cette action aura des répercussions positives dans votre vie. Nous sommes là s'il y a quelques choses que nous pouvons faire pour vous aider. " indique Thierry Tsitoara, président du Rotary Club Antananarivo Ainga, pour l'année 2022-2023, lors de la remise des vaches qui s'est tenue à la commune Ambatolampy Tsimahafotsy, le 22 octobre, en présence des représentants des autorités locales, des donateurs, des rotariens. Ces familles se sont beaucoup investies pour rendre ces vaches productives. Nahasolomalala Andrianarivony a, par exemple, retiré sa vache d'un abattoir, il y a dix ans, alors que normalement, les familles bénéficiaires et le club se sont convenus au début du projet, que la vente de ces animaux est interdite.

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