Madagascar: Un fonds pour soutenir des start-ups à impacts sociaux et environnementaux

Dix start-up à impacts sociaux et environnementaux positifs viennent d'être sélectionnées sur plus de 80 candidatures, pour participer à un programme co-financé par USAID - l'Agence américaine pour le développement- et Miarakap, le premier fonds d'investissement malgache. Pendant quatre mois, les jeunes entreprises bénéficieront d'accompagnements techniques et de soutien financier. Les plus impliquées d'entre elles seront épaulées pendant encore deux années supplémentaires, pour leur permettre de se lancer.

Ils désirent transformer des graines en fertilisants naturels, les déchets agricoles en briquettes de cuisson, les mouches en farine protéinée. Mardi, après leur sélection, les entrepreneurs des start-ups à impacts sociaux et environnementaux positifs participaient à leur première journée d'une semaine intensive de mentorat. " Qu'est-ce que j'ai appris ? Ce que j'ai appris, c'est qu'entreprendre, c'est ... "

Face aux 10 sélectionnés, les intervenants, des entrepreneurs chevronnés, racontent leurs plus gros échecs, leurs erreurs, et leur hargne pour saisir les opportunités.

" Pesticide biologique "

Des discours aussi éprouvants qu'enrichissants et qui font partie du programme Mitsiry, dirigé chez Miarakap par Koloina Ramaromandray. " La fierté de cet "accélérateur", c'est qu'on a plein de projets partout dans l'île, dans des régions comme Tuléar, Fort Dauphin, Farafangana, Manakara, tous à proximité d'aires protégées ou de hot spot de biodiversité parce que l'objectif, c'est ça : c'est conserver la biodiversité. On a des projets qui sont dans plein de secteurs différents : miel, chocolat, champignons, manioc. Des projets assez variés et qui sont à des stades de développement très hétérogènes. Il y a des start-up qui démarrent seulement leur activité et d'autres qui ont commencé à commercialiser. De manière générale, toutes ont déjà construit l'écosystème autour et savent comment s'approvisionner et comment produire. Mais certaines sont encore en phase de prototype. "

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Et c'est le cas d'Adi'Gasy, l'entreprise créée par Lalaina Rakotoson, tout début 2021, qui prévoit de lancer une usine de fabrication de biopesticide du côté de Morondava, pour combattre les chenilles qui détruisent les cultures. " A Madagascar, on utilise tellement de produits chimiques dans l'agriculture ! Et comme il n'y a pas de cadre légal strict pour encadrer les épandages, tout le monde peut faire ce qu'il veut, vendre et disperser ce qu'il veut. C'est un vrai problème pour l'environnement, et un très gros danger pour les consommateurs et les utilisateurs de ces produits. Et c'est comme ça que m'est venue l'idée de produire un pesticide biologique : à partir des graines de l'arbre de Neem, plus communément appelé Margousier, ou les " 150 maladies " dans le Menabe, on extrait de l'huile et on en fait un biopesticide. C'est une pratique qui est déjà rodée en Inde et en Afrique, alors pourquoi pas ici ! "

Prêt de 5 000 dollars sans intérêt

Dans le cadre du programme, Lalaina et les 9 autres entrepreneurs bénéficient dans un premier temps d'un prêt de 5000 dollars sans intérêt. " Evidemment, ce prêt Mitsiry est un vrai coup de pouce pour nous, affirme Lalaina Rakotoson. Parce qu'aujourd'hui, c'est très difficile d'avoir des prêts bancaires pour démarrer sa start-up à Madagascar. Et être accompagné par des entrepreneurs qui ont de l'expérience, ça nous permet d'avancer plus rapidement. "

Avancer plus rapidement pour préserver ce qui peut encore l'être de la biodiversité malgache. Une manière de rappeler aussi que le secteur privé national a un vrai rôle à jouer dans ce domaine.

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