Afrique: Andry Rajoelina à la COP-27 - " Madagascar ambitionne de devenir un pays modèle carbone bleu "

12 jours. C'est la durée de la COP-27 qui se déroule depuis lundi à Charm el-Cheikh, en Egypte. 12 jours de tensions, de bras de fer, de négociations, de réunions et d'hypocrisie entre les pays développés et les pays en développement, composés majoritairement de pays africains.

Une occasion pour les dirigeants de ces derniers de démontrer leur solidarité pour réclamer réparation par rapport aux préjudices causés par le changement climatique. Mais pour l'heure, ces interpellations et/ou pressions restent de vaines tentatives. En effet, le Fonds vert pour le climat d'un montant de 100 milliards de dollars au profit des pays les plus touchés par le dérèglement climatique, décidé lors de la COP de Paris, reste une promesse non-tenue. Et ce, même si pour cette COP-27 en Egypte, la première COP organisée sur le continent africain, l'Afrique bénéficie d'un soutien de taille remarquable et très remarqué de la part du Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies, Antonio Guterres, ou encore de la Directrice générale du Fonds Monétaire International, Kristalina Georgieva.

Ces deux personnalités ont participé à la réunion de haut niveau sur l'accélération de l'adaptation de l'Afrique face aux changements climatiques, organisée à l'initiative du président de l'Union Africaine et non moins président du Sénégal, Macky Sall, et du président du Groupe de la Banque Africaine de Développement, Akinwumi Ayodeji Adesina. Le président Andry Rajoelina était l'invité d'honneur de cet évènement, avec d'autres Chefs d'Etat dont celui du Ghana, le nouveau Premier ministre de la Norvège, le Chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Kenya.

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Répercussions

Le président Andry Rajoelina a prononcé son premier discours de la journée durant cet évènement. Il a, notamment, fait l'état des lieux des répercussions des changements climatiques sur le peuple malgache et a aussi évoqué les actions de riposte mises en place pour les atténuer. Entre autres, le lancement du projet Clean cooking, l'implantation d'un pipeline dans le Sud pour lutter contre la sécheresse, l'amélioration de la production énergétique par la vulgarisation de l'hydroélectricité et l'énergie solaire, le renforcement de la lutte contre les feux de brousse et la défense des aires protégées.

" Notre planète brûle, nos écosystèmes se dégradent mais nos actions et les financements ne suivent pas. Nos peuples souffrent et en sont les premières victimes " . C'est ce qu'a déclaré le président Andry Rajoelina devant les participants présents à la COP-27. En effet, dans l'après-midi, le Chef de l'Etat a prononcé son discours officiel, pendant lequel il a de nouveau interpellé les dirigeants des pays les plus pollueurs par rapport au Fonds vert pour le climat. " Mesdames et Messieurs, chers leaders, les conséquences du changement climatique sont dévastatrices. Il est grand temps de passer à l'action. Les constats, nous les avons faits, agissons maintenant " , a-t-il lancé.

Andry Rajoelina soutient que les engagements pris lors de la COP-26 doivent se concrétiser. Il appelle ainsi tout un chacun à accélérer sa mise en œuvre. Tout en rappelant le thème choisi pour la COP-27 qui est : " Ensemble pour la réalisation " , Andry Rajoelina de marteler que " celà ne doit pas rester un simple slogan. Cela doit être concrétisé et c'est une urgence ". Et lui d'ajouter dans la foulée : " Sur les 100 milliards de dollars d'engagement par an, combien ont été réellement décaissés à ce jour " ?

Le Chef de l'Etat a aussi souligné : " Nous unissons notre voix avec toutes les Nations qui subissent les conséquences du dérèglement climatique, pour accélérer et faciliter le déblocage du Fonds vert climat ". Le numéro Un d'Iavoloha a également déclaré que " Madagascar ambitionne de devenir un pays modèle carbone bleu ". La vraie question est maintenant de savoir si pour cette énième interpellation, Andry Rajoelina sera écouté par les dirigeants des pays les plus pollueurs qui, durant cette COP-27, continuent de se renvoyer la responsabilité.

Questions économiques

Hier, le Chef de l'Etat a eu une journée très chargée. En effet, en marge des rencontres de la COP, il a eu plusieurs rencontres bilatérales, notamment avec le président des Seychelles et avec le Directeur exécutif du Programme Alimentaire Mondial. Le renforcement de la coopération régionale était au centre des discussions d'Andry Rajoelina avec son homologue seychellois. Les questions économiques et sécuritaires dans la zone Océan Indien ont notamment été évoquées. Pour ce qui est du PAM, le programme mondial envisage de collaborer avec le gouvernement malgache en vue d'élaborer des projets sociaux pour lutter contre le kere dans le Sud.

Le président Andry Rajoelina sollicite des actions créatrices de revenus et non des donations qui n'aident pas les familles à sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Il a notamment cité le projet titre vert qui consiste à offrir aux ménages des terres pour les encourager à produire eux-mêmes leurs besoins en nourriture. En marge de cette COP-27, le Chef de l'Etat a également pu échanger avec d'autres dirigeants tels que le président du Sénégal Macky Sall ; le président sud-africain, Cyril Ramaphosa ; le président du Libéria, George Weah, et le président du Niger, Mohamed Bazoum.

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