Ile Maurice: Bébé hospitalisé - A qui la responsabilité?

Alors que l'enfant S. était sous la responsabilité des autorités au refuge l'Oiseau du Paradis quand il a été admis à l'hôpital, c'est la mère qui est arrêtée. Dans cette chronique d'une "passe-la-boule" annoncée, la version de la ministre de tutelle transfère la responsabilité de la situation sur la mère, alors que la députée Joanna Bérenger ainsi que des professionnels affirment clairement que la responsabilité incombe aux autorités qui avaient la garde de l'enfant quand sa santé s'est détériorée.

L'arrestation de la mère de l'enfant S. placée au shelter l'Oiseau du Paradis, lundi, interpelle plus d'un sur la responsabilité de cette situation. Rappelons que le bébé de trois mois était malade depuis le 19 octobre. Ce n'est que le 22 octobre qu'elle a été transportée d'urgence à l'hôpital du Nord. La mère a comparu en cour hier et a éte reconduite en cellule.

Ceci a fait réagir Joanna Bérenger. "La ministre Kalpana Koonjoo-Shah avait déclaré ceci au Parlement : 'It is unfortunate that the child is critically ill today due to the neglect of the mother during the pregnancy.' Ce n'est pas une coïncidence que la maman, pointée du doigt par la ministre, soit arrêtée maintenant. Cette mère était malade et avait besoin de l'aide de nos institutions. Et non que l'on s'acharne sur elle. Il est inacceptable qu'au lieu d'assumer sa responsabilité dans cette affaire, cette ministre incompétente la transfère sur les épaules de la maman", a-t-elle déclaré. Pour la députée mauve, le bébé était supposée être en lieu sûr au foyer, mais au lieu de cela, sa situation a empiré.

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Qui est responsable pour cet état des choses ? Selon Krishna Seebaluck, psychologue, une mère doit élever et répondre aux besoins de base de son enfant. Cependant, la Child Development Unit (CDU) intervient lorsque ces besoins ne sont pas "catered for".

À ce titre, il évoque des milliers de cas d'abandon d'enfants, un phénomène d'autant plus médiatisé aujourd'hui, avec l'essor des réseaux sociaux. "Du moment que l'enfant est retiré de sa famille et placé en abri, l'institution est responsable de lui. Après un certain temps, la situation sera réévaluée par la CDU pour voir si on peut retourner l'enfant dans sa famille. En termes de responsabilités, si c'est une institution qui est alors en charge du petit, on ne peut renvoyer la balle à la maman", affirme-t-il. Selon lui, on ne connaît pas la situation de la mère. Il se peut qu'elle ne puisse pas assumer la charge de l'enfant à un moment précis pour des raisons diverses, qu'elles soient sociales ou d'une autre nature.

Par rapport à la situation du bébé S., Solange Potou, travailleuse sociale, indique que la responsabilité de "(... ) la personne assumant la charge de l'enfant pendant qu'il était malade, c'est-à-dire l'institution (... )". Pour elle, des lois plus sévères contre l'abandon des enfants ne serviront à rien.

Par contre, une responsabilisation des parents s'impose avec des actions et du soutien plus assidus. "Chaque cas est différent. On doit les traiter séparément pour aider davantage les parents confrontés à ces difficultés", affirme-t-elle.

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