Ile Maurice: Marché des changes - l'introduction de $ 100 millions freine l'érosion

La roupie reprend son souffle vis-à-vis du dollars après une intervention massive de la Banque de Maurice (BoM) ce mercredi 9 novembre. Seule une telle intervention était en mesure de faire reculer la valeur du dollar américain face à celle de la roupie sur le marché de change à Maurice. Cette intervention qui s'est matérialisée dans la journée d'hier, était de loin supérieure à celles effectuées les 21, 24 et 26 octobre et qui se chiffraient à $ 10 millions, $10 millions et $ 40 millions respectivement. Elle était de $ 100 millions. Un exercice qui va permettre à la Banque centrale de ramener dans ses caisses 4 303 500 000 de roupies.

Du coup, la poussée vers la hausse de la valeur du dollar par rapport à celle de la roupie a connu une halte pour ne pas dire une accalmie. Le dollar, qui se vendait, selon le taux pratiqué par une banque commerciale, à Rs 44,84 les 4, 7 et 8 novembre, a retrouvé le taux auquel il s'échangeait du 25 octobre au 1er novembre, soit à Rs 44.69. Bref, la baisse de la valeur du dollar est de 15 sous. C'est ainsi qu'à partir d'aujourd'hui, on exigera moins de roupies pour s'offrir un dollar. Une baisse de 15 sous est loin d'être négligeable si on tient compte que la plupart des factures pour des produits importés de l'étranger est réglée en dollar.

Si, à titre d'exemple, on multiplie ces 15 sous par rapport au montant de nos importations pour le mois d'août qui était de Rs 25,5 Mds, cela représenterait une baisse de Rs 3,8 Mds.

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Dans un communiqué émis hier après-midi pour faire part de cette intervention massive, la Banque centrale ne cache pas son intérêt pour assister à un recul, aussi minime soit-il, de l'impact de l'inflation. Le consommateur mauricien est victime de deux types d'inflation. Il y a d'abord cette hausse unilatérale occasionnée par une série de facteurs depuis la production des services et des produits de l'étranger jusqu'à ce qu'ils soient disponibles. Il y a ensuite cette hausse qui résulte de l'érosion de la valeur de la roupie face à celle du dollar. L'intervention de la Banque centrale va atténuer dans une certaine mesure la souffrance du Mauricien.

Le gouverneur ne se contentera pas de cette intervention directe sur le marché de change. Il rencontre, aujourd'hui, les Chief Executive Officers et les trésoriers des banques pour passer en revue l'évolution de la situation sur le marché des changes.

Cette posture de la Banque de Maurice rejoint, dans une très large mesure, les souhaits manifestés par Renganaden Padayachy, ministre des Finances. Il était en face des participants à une conférence sur le segment résidentiel du marché immobilier mauricien organisée conjointement par la société américaine JLL, une référence en matière d'analyses et de recherches dans le secteur de l'immobilier, et son partenaire mauricien, Horizon Property Partners.

Le ministre a voulu rassurer des promoteurs qui font rentrer directement le plus de devises par rapport à des rumeurs qui laissent entendre qu'il y a une pénurie de devises, surtout du dollar, dans le pays. Citant les dernières statistiques de la Banque centrale, il souligne que le montant des réserves du pays se chiffre à $ 6,5 Mds. Il avance que le pays est bien parti sur la voie de la reprise et indique qu'il est tout à fait souhaitable que l'autorité monétaire trouve le juste équilibre entre la demande et l'offre. "Il n'y a pas de manque de devises sur le marché. Je peux vous annoncer, ce n'est pas à moi de le faire, j'ai entendu dire que la Banque de Maurice va intervenir massivement dès aujourd'hui pour pallier ce manque de devises parce que vous, en tant qu'entrepreneurs, que vous soyez à la tête d'une petite ou d'une grande entreprise, vous ne devriez pas avoir de problèmes pour vous approvisionner en devises."

Il y a un autre élément qui est susceptible de faire vaciller davantage la valeur du dollar. Il s'agit du retour dans le circuit du marché des changes, des dollars supposément retenus par ceux qui craignent un manque de cette devise devant le risque que la perte de valeur du dollar s'accentue.

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