Il est vrai que la Bible affirme qu'au début était le verbe pour montrer sa primauté sur toute chose. Mais en politique le verbe qui n'est pas accompagné d'action est tout simplement de la démagogie.
En la matière, il n'y a pas mieux que le Parti des Peuples Africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo. S'il y a une chose dans laquelle les militants de ce parti d'opposition excellent, à commencer par le gourou lui-même, c'est bien l'art de la parole. C'est un fait qui saute aux yeux. Et les Ivoiriens ont dû le constater par eux-mêmes.
Depuis que l'ancien président a porté sur les fonts baptismaux sa nouvelle formation politique, ce sont les discours qui sont servis aux pauvres populations. Elles qui sont légitimement en droit d'attendre de leurs leaders politiques des propositions concrètes pour améliorer leurs conditions de vie. Puisqu'ils aspirent à les diriger. Même si on les a déjà vus à l'œuvre et que le résultat, tout le monde le sait, a été décevant. Ce qui devrait être une raison de plus de se racheter pour proposer aux Ivoiriens une autre version d'eux que celle qu'on connait déjà.
A savoir la critique facile et le populisme qui ne paient plus. Car les temps ont changé et les Ivoiriens après la crise politico-militaire de 2002 à 2010 suivie de la crise post-électorale de 2010 et la récente crise politique de 2020 à l'occasion de l'élection présidentielle, ont les yeux " dédja " (ouverts) à présent et savent distinguer la vraie politique et du " blaguer-tuer " (discours trompeurs) pour paraphraser la méga star du reggae Tiken Jah Facoly.
Les animateurs du nouveau parti de Gbagbo semblent garder toujours la même posture de 2010. S'il est vrai que beaucoup se sont volontairement exilés suite à la crise postélectorale de 2010, il est urgent pour eux de faire leur aggiornamento. Au risque de ramer à contre-courant des aspirations du peuple. Qu'est-ce qu'on constate ?
Depuis la création de ce parti, ses animateurs animent conférences de presse sur conférences de presse. Une tribune (La tribune du PPA-CI) est même initiée dans ce sens rien que pour des proclamations de foi. Alors que dans la réalité, il n'en est absolument rien. Ce fut encore le cas, avec Koné Katinan, le jeudi 13 octobre, lors du 7e numéro de sa tribune. Le vice-président et porte-parole du parti, Koné Katinan, en prélude aux festivités marquant le premier anniversaire du PPA-CI, a soutenu que son parti a été créé pour un double objectif.
Celui d'une part d'œuvrer au plan national pour l'avènement d'une vraie démocratie et d'un véritable Etat de droit et d'autre part au niveau international de travailler à fédérer les forces émancipatrices du continent pour mieux mener la lutte d'une indépendance vraie. Ces paroles ainsi prononcées plaisent à l'oreille. Mais la réalité est tout autre. Sous Laurent Gbagbo, on s'en souvient, les droits de l'Homme et les libertés ne se sont jamais aussi mal portés dans le pays. S'agissant de la volonté panafricaniste affichée, elle prête à rire.
Car en son temps, sous leur régime, il ne faisait pas bon plus d'être étranger. Les ressortissants de la sous-région étaient considérés comme les ennemis du parti et donc du régime Gbagbo. En un mot comme en mille, les partisans de Gbagbo devraient mettre à profit la célébration de la première année d'existence de leur parti ce 17 octobre, pour mener une réflexion profonde dans l'optique d'une renaissance véritable.
En conciliant parole et action. De même qu'un adage dit : " Dans une relation amoureuse, on ne saurait vivre seulement d'amour et d'eau fraiche ", il en est de même pour la politique où la parole à elle seule ne suffit pas. Il faudrait qu'elle soit suivie d'action. Il en est de même des critiques formulées à l'endroit du régime. Il faut qu'elles soient accompagnées de propositions concrètes.
