Ile Maurice: Camés comme jamais

11 Novembre 2022

Tant qu'on continuera à politiser à outrance le combat contre le trafic de drogue, les gros poissons passeront toujours à travers les mailles du filet. Car la police aura tendance à suivre une hit list non seulement fake mais taillée sur mesure pour nuire aux pseudo-barons de la drogue, afin, peut-être, de détourner les projecteurs des vrais coupables, qui ont corrompu le système.

Contrairement à la majorité, qui n'a pas pu s'empêcher hier, au Parlement, de tirer profit de l'arrestation de Bruneau Laurette, tout en félicitant le Premier ministre pour son "acharnement" contre les trafiquants, la proposition du leader de l'opposition est venue apporter du bons sens au débat : vu le problème grandissant de la drogue, il est plus que temps de tenir des Assises de la toxicomanie. Afin que travailleurs sociaux, ONG, anciens et actuels policiers, professionnels de santé, institutions publiques et privées, parents et jeunes puissent croiser leurs expériences et perspectives sur les drogues qui font de plus en plus de ravages au sein de notre société.

On a vu à quel point certains, qui sont bien connectés avec les autorités, peuvent s'enrichir uniquement avec le commerce des ti papye, maintenant imaginez les dizaines de milliards que brassent les véritables barons de la drogue, dont plusieurs participeraient au financement politique qui demeure encore trop opaque.

Le fléau grandissant, avec un rajeunissement inquiétant des usagers des drogues, date de plusieurs décennies. Les rapports se sont enchaînés, mais les chaînes d'importation et de distribution des produits illicites n'ont jamais pu être vraiment brisées.

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Personne ne peut se vanter d'avoir vraiment pu casser les reins aux barons. Actuellement, le prix de l'héroïne ne cesse de chuter en raison d'une surabondance du produit sur le marché. Comme le prix du cannabis naturel, lui, grimpe de plus en plus, les fumeurs locaux, face à l'inflation tous azimuts, se sont tournés vers les drogues chimiques et synthétiques qui sont bien moins chères, alors que les nantis consomment de plus en plus de cocaïne...

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Nous soutenons la démarche de nos confrères de Radio Plus et de Top FM de dénoncer ceux qui se proclament comme des partisans du pouvoir et qui essaient d'intimider les journalistes et les avocats dans l'exercice de leurs fonctions. Ce n'est pas la première fois qu'on tente de salir la réputation des journalistes dans l'objectif de les discréditer dans l'opinion ou de les terroriser, leurs proches et eux. A l'express, nous sommes rompus aux méthodes liberticides de ce gouvernement et d'autres avant lui. Nous prenons note de l'absence de réaction des institutions dévoyées comme l'ICTA contre les internautes pro-pouvoir, alors que le moindre post qui pourrait annoy un des princes qui nous gouvernent devient une affaire d'État, avec la mobilisation de la Major Crime Investigation Team, qui met alors de côté des dossiers brûlants pour se pencher sur des cas de diffamation... criminelle.

Nous allons pousser pour un dialogue franc et sincère sur la problématique de la drogue. Depuis trop longtemps, nous écrivons que la synthetic powder a déjà remplacé le romantique flower power dans l'imaginaire collectif.

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