Cote d'Ivoire: Taekwondo - Les chantiers de Jean-Marc Yacé après sa réélection

12 Novembre 2022

Honorer un engagement militant. Réélu, le samedi 15 octobre 2022, à la tête du taekwondo ivoirien, les chantiers auxquels doit faire face Me Jean-Marc Yacé sont multiples. Surtout que la famille du taekwondo sort plus que jamais divisée de deux élections en l'espace d'une année. Elu pour la première fois, le samedi 30 octobre 2021, Jean-Marc Yacé a été contraint de renoncer à son mandat. Une partie des acteurs alors menée par le Magistrat hors hiérarchie, Alain Zunon, dénonçant des irrégularités, a obtenu l'annulation du scrutin par la justice ivoirienne. Même si l'issue de l'imbroglio juridico-juridique a rétabli le maire de Cocody dans ses fonctions de président de la Fédération, il a décidé de se plier à la décision des instances internationales de la discipline.

La World Taekwondo (WT) et l'Union africaine de taekwondo (AFTU), pour garantir une sortie définitive de crise, ont préconisé la mise en place d'un comité de transition chargé d'organiser de nouvelles élections avec la participation du ministère des Sports et du Comité national olympique de Côte d'Ivoire (CNO-CIV). C'est ainsi que le processus a été confié au Magistrat Honoré Guié Koffi épaulé pour la circonstance de Suzanne Wolber (CNO-CIV) et de Koua Brou (ministère des Sports). Une commission électorale qui a œuvré à offrir au monde du taekwondo un nouveau président. Jean-Marc Yacé.

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L'impérieuse réconciliation

Elu au second tour du scrutin avec 121 voix contre 117 à son challenger Remarck Abdoulaye Patrice de Crystal Dragon, la toute première mission de l'ancien-nouveau président sera incontestablement l'union et le rassemblement de la famille du taekwondo.

Le président d'Hamed Bakayoko taekwondo club sait plus que quiconque que rien de grand ne peut se réaliser dans la division, la désunion, et le désordre. Elu local et chef d'entreprise, il est convaincu que seul un excellent management des hommes lui garantirait un succès probant.

A ses partisans, pour le soutien constant, à sa famille et à tous ceux qui ont accompagné sa candidature, il a eu des mots de remerciements. Tout en promettant de mériter d'honorer leur engagement militant. Il n'a toutefois pas oublié ceux qui étaient, quelques instants plus tôt, ses adversaires. Mais qui, en réalité, ne sont que des frères. Il les a donc invités au rassemblement et à l'unité d'actions pour porter haut leur bien commun, le taekwondo. Les deux élections et l'issue de l'élection a fragilisé la famille du taekwondo. Jean-Marc Yacé doit faire du rassemblement et de la réconciliation son premier cheval de bataille. Arrivé à la tête de la Fédération, le nouveau président devra faire avec la pression du bilan de son prédécesseur. Me Bamba Cheick Daniel a laissé au taekwondo un héritage impressionnant, à commencer par le Centre sportif, culturel et des TIC ivoiro-coréen Alassane Ouattara. Construit à près de 6 milliards FCFA par la Corée, la réalisation du Palais du taekwondo a été possible grâce à l'entregent du prédécesseur de Yacé.

Marcher dans les sillons de BCD

En terme bilan, BCD reste le père du premier titre olympique ivoirien avec deux médailles de bronze aux JO. Sans oublier les nombreux titres mondiaux. La Côte d'Ivoire sous le président sortant était la terre de pèlerinage du taekwondo africain et même mondial avec les différentes Coupes du monde et francophone, les finales des Grands prix, les passages de grades Kukkiwon,... Le locataire des bureaux du temple de taekwondo doit œuvrer à garder ce prestige du pays et aussi à le faire luire encore plus. Cela passe par l'organisation de grands événements sur le sol ivoirien, par des d'excellents résultats aux compétitions. Pour y parvenir, il faut une présence continue et accrue aux rendez-vous internationaux et mondiaux.

Jean-Marc Yacé doit donc faire valoir son savoir-faire, capter plus de ressources, surtout financières pour conduire à bien son programme d'activités. C'est-à-dire conférer à la FITKD une autonomie financière. Sans oublier l'organisation d'un véritable championnat national, la détection de nouveaux talents à travers tout le pays pour les équipes nationales de jeunes afin d'assurer la relève, une meilleure organisation des ligues, la formation des techniciens et maitres de salles, une harmonisation des passages de grades, une uniformisation de l'enseignement du taekwondo en Côte d'Ivoire.

Le président Jean-Marc Yacé doit marcher dans les sillons déjà tracés par son prédécesseur, le ministre Bamba Cheick Daniel. Tout en œuvrant à améliorer ce qui doit l'être. Car un bon manager, un bon dirigeant, c'est avant tout celui qui sait copier, et qui apporte son grain de sel à ce qu'il a copié pour atteindre l'objectif qu'il s'est fixé. "Nous allons faire du taekwondo une discipline encore incomparable au niveau de la Côte d'Ivoire. (... ). Je vais prendre les idées des uns et des autres pour fortifier encore notre mandat et en faire un mandat de réconciliation", a confié le président Yacé.

Au-delà des idées, le nouveau patron du taekwondo ivoirien devra aussi songer à s'entourer des compétences qui ne manquent certainement pas du côté des vaincus. Surtout que tout s'est joué à quatre voix. Chose que la fracture est tout de même abyssale. Et qu'il va falloir aller au plus vite à la réconciliation des cœurs.OUATTARA GAOUSSOU

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