Afrique de l'Ouest: Nana Akufo Addo à propos des 46 militaires ivoiriens - "Je ne comprends pas pourquoi les autorités maliennes continuent de retenir les soldats "

12 Novembre 2022

A l'instar de ses pairs de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) - et finalement de la plupart des organisations du monde - le président du Ghana Nana Akufo Addo ne comprend pas l'obstination de la junte militaire au pouvoir au Mali, dans son refus de libérer les 46 militaires ivoiriens qu'elle détient sur son sol depuis le 10 juillet dernier.

Dans un entretien avec Jeune Afrique, il a fait état de son incompréhension face à l'absence de dénouement heureux d'une affaire qui empoisonne depuis plus de trois mois les relations entre les deux pays. Selon lui, au regard des liens historiques et surtout des relations bilatérales, notamment économiques et géopolitiques entre les deux nations, les choses ne devraient pas en arriver à cette situation de blocage. Néanmoins, le numéro un ghanéen indique que la CEDEAO continue de travailler sur le dossier pour une issue heureuse.

" (... ) Nous y travaillons. J'ai conduit une délégation de la CEDEAO à Bamako pour plaider en faveur d'une libération immédiate. Malheureusement, on attend toujours. Il est tout à fait regrettable que nous ayons été confrontés à un tel problème. Je ne comprends pas pourquoi les autorités maliennes continuent de retenir les soldats en question, alors qu'il a été établi qu'ils n'étaient pas des mercenaires. S'il y a eu des erreurs bureaucratiques dans les documents qui les ont amenés là-bas, suffisamment de temps s'est maintenant écoulé, il faut les relâcher", a déclaré Nana Akufo Addo dans Jeune Afrique.

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Pour le chef de l'État du Ghana, les autorités maliennes n'ont rien à gagner dans cette situation. Pour lui, la Côte d'Ivoire qui est l'un des partenaires majeurs du Mali dans la sous-région doit mériter mieux que ce qu'elle subit en ce moment. " Qu'est-ce que la junte au pouvoir à Bamako peut bien avoir à gagner dans cette affaire ? Je ne saisis pas.

La Côte d'Ivoire est le plus important des voisins du Mali. Il y a 3 millions de Maliens qui vivent en Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire est une source d'approvisionnement pour le Mali. Elle est un important fournisseur d'énergie et d'électricité, nombre de denrées alimentaires transitent par son territoire... J'aurais pensé qu'un voisin comme lui est plutôt de ceux que l'on courtise, et avec lequel on veut être ami ", a soutenu Nana Akufo Addo.

Notons que Nana Akufo-Addo (président du Ghana) et Adama Barrow (président de la Gambie) étaient à Bamako il y a quelques jours pour une mission de médiation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), dans le but de convaincre la junte malienne de libérer 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet.

Les présidents émissaires de la CEDEAO avaient été accueillis, à leur arrivée à l'aéroport Modibo Kéita de Sénou (Bamako) par le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta.

Le président du Togo Faure Essozimna Gnassingbé qui assure également une médiation entre le Mali et la Côte d'Ivoire s'est fait représenter par son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey. Rappelons qu'en marge de la 77ème Assemblée générale des Nations Unies dont les travaux se sont ouverts ce mardi 20 septembre à New York, aux Etats-Unis, la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avait tenu le jeudi 22 septembre à 17 heures, heure de New York, une session extraordinaire délocalisée.

A l'ordre du jour de ce sommet exceptionnel, initié par le président bissau-guinéen et président en exercice de l'organisation sous-régionale, Umaro Sissoko Embalo, étaient inscrits, entre autres, la question des 46 soldats ivoiriens interpellés à Bamako et l'évaluation de la transition en Guinée et au Mali. La CEDEAO avait exigé la libération immédiate et sans conditions des 46 soldats ivoiriens.

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