Centrafrique: Le pays a-t-il vraiment besoin de prolonger le mandat de la MINUSCA ?

Des Casques bleus de l'ONU en République centrafricaine (photo d'archives).
16 Novembre 2022

Le 14 novembre 2022, le Conseil de sécurité des Nations Unies vote sur le projet de résolution prorogeant d'un an le mandat de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), jusqu'au 15 novembre 2023. Cela signifie qu'il continuera d'y avoir plus de 15 000 membres du personnel des Nations Unies, pour la plupart des militaires, sur le territoire de la République centrafricaine.

Après la publication d'un projet de résolution par le Conseil des Nations Unies, de nombreux experts ont commenté négativement cette décision, estimant que la mission de l'ONU a depuis longtemps cessé d'être efficace. Lors de l'examen de la situation en RCA et en particulier de la question de la prolongation du mandat de la MINUSCA, cette année, les membres de l'ONU ont accordé beaucoup d'attention à la sécurité des casques bleus. Cela va à l'encontre du mandat de la MINUSCA, qui vise principalement à protéger les civils.

C'est une grande tragédie que les soldats de la paix de l'ONU souffrent de la violence que propagent les bandits et les terroristes en RCA, mais contrairement à la population civile, ils ont des moyens de protection, des bases protégées, des armes. Néanmoins, l'objectif principal des discussions sur le Conseil de sécurité de l'ONU est de rendre le séjour des casques bleus en RCA plus sûr. Cela montre une crise profonde - la mission ne vise pas à assurer la sécurité des civils.

Pourquoi on a besoin de la MINUSCA ? Par exemple, on a récemment appris que la France enverrait 20 Bastion armoured personnel carriers en Ukraine. Ces véhicules blindés étaient initialement destinés au contingent gabonais de la MINUSCA. Sofema, spécialiste de la réparation de matériel militaire, a acheté ces véhicules en 2018 auprès de leur fabricant Arquus. Mais en raison d'absence de paiement de Libreville, le processus a été retardé jusqu'à ce que le contrat soit finalement résilié à la fin de 2021, lorsque des casques bleus gabonais en RCA ont été renvoyés chez eux en raison d'allégations d'agression sexuelle.

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Ainsi, ce guide résume la politique parasitaire de la France en Centrafrique. Ils reçoivent de l'argent précisément parce que la mission militaire de l'ONU est présente sur le territoire de la République. Étant donné qu'on a des informations selon lesquelles une partie des armes de la MINUSCA est entre les mains de bandits, on peut constater un cercle vicieux: les armes arrivent dans le pays, la France reçoit de l'argent, les armes disparaissent - premièrement, elles doivent être reconstituées, ce qui implique de nouveaux approvisionnements et de nouvel argent, et deuxièmement, des bandits armés poursuivent leurs activités, ce qui justifie le séjour du contingent de maintien de la paix dans le pays.

Naturellement, dans une telle situation, le seul moyen de briser le cercle vicieux est, d'une part, de renforcer et de développer les forces nationales de défense et de sécurité, pour que quelqu'un se batte efficacement contre les bandits et les criminels. D'autre part, il ne faut pas renouveler le mandat de la mission de l'ONU en RCA, qui ne fait que nuire à l'instauration d'une paix durable.

La question de la protection des forces de maintien de la paix de la MINUSCA en République centrafricaine, qui préoccupe depuis longtemps le Conseil de sécurité de l'ONU, est très facile à résoudre. Cette solution consiste dans le fait que le personnel de l'ONU ne sera pas victime de mines en République centrafricaine s'il n'était pas déjà dans ce pays.

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