Madagascar: Lancement de la campagne d'exportation de la vanille

Madagascar, leader mondial de la vanille avec 3 200 tonnes exportées l'an dernier ; un record qui n'avait plus été atteint depuis une dizaine d'années. Mardi 15 novembre, sur l'île, s'est ouverte la campagne d'exportation de vanille. Une date très attendue pour tous les acteurs de la filière, qui espèrent que les acheteurs internationaux se laisseront convaincre par les efforts entrepris pour réformer le secteur. Néanmoins, plusieurs ombres restent au tableau. À commencer par les 165 demandes de nouveaux agréments restées sans réponse.

Depuis plusieurs mois, le ministère du Commerce et de l'industrie multiplie les annonces en faveur d'un assainissement de la filière.

Les études pour l'attribution des renouvellements d'agréments ont été plus poussées cette année. Au final, seuls 70 des 92 exportateurs habituels ont vu leur agrément renouvelé.

Mais la campagne s'est aussi ouverte sans que les 165 nouveaux demandeurs n'aient obtenu de réponse.

" Pour le moment, les nouvelles demandes, on ne les traite pas. " Sans détour, Edgard Razafindravahy, le ministre du Commerce et de l'industrie, explique que la priorité est ailleurs :

L'objectif du ministère et du Conseil national de la vanille, c'est déjà que toutes les réformes soient en marche. Tout est transparent maintenant. Je peux vous dire qu'on travaille en toute transparence !

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Les récentes communications rappellent ainsi aux exportateurs l'obligation de domiciliation bancaire sur l'île, mais aussi de rapatrier leurs recettes d'exportation.

Le pays affiche un trou de 1 400 milliards d'ariary - équivalent à 320 millions d'euros - de rapatriement de devises, causé, principalement, concèdent plusieurs entrepreneurs contactés, par les " oublis " répétés des opérateurs de la vanille.

" Vingt-deux agréments n'ont pas été renouvelés. C'est pour sanctionner le non-rapatriement de devises au niveau du Finex ", affirme le ministre, qui souligne que l'État, via le ministère des Finances, " pourrait être amené aussi à enclencher des procédures pénales " vis-à-vis des contrevenants.

Sur le terrain, pour ceux qui ont reçu leurs agréments, la campagne commence au ralenti. Les acheteurs semblent observer plutôt qu'acheter, explique Georges Geeraerts, le président du Groupement des exportateurs de vanille à Madagascar.

Il y a deux raisons qui expliquent cet attentisme. D'abord, c'est qu'on ne sait pas trop quelles vont être les habitudes de consommation avec la crise économique que l'on vit. On observe déjà des répercussions sur la consommation des produits certifiés bio. Mais il y a aussi une attente de la part de ces acheteurs quant au respect à Madagascar des différentes législations en vigueur. Donc, ils attendent de voir si sur l'île, à chaque maillon de la chaine, on a respecté les prix, le prix minimum de la verte à payer aux paysans, le prix du vrac, la vanille préparée pas encore totalement stabilisée et surtout les 250 dollars le kilo de vanille à l'export. Eux, ce qu'ils veulent, c'est qu'il n'y ait pas deux marchés : le marché officiel, et le marché parallèle, comme on l'a vécu cette année.

Plus de contrôles, de sanctions, pour une meilleure équité et égalité des chances dans la filière, voilà ce qu'attendent une part importante des exportateurs et la société civile.

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