Afrique de l'Est: Uhuru Kenyatta demande aux groupes armés de déposer les armes

Soldats kenyans.
16 Novembre 2022

En visite à Goma, Uhuru Kenyatta, facilitateur de la Communauté des Etats d'Afrique de l'est, a demandé aux groupes armés de déposer les armes.

L'ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, facilitateur de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) pour la République démocratique du Congo, est arrivé ce mardi à Goma, pour poursuivre ses consultations dans la perspective des pourparlers prévus à Nairobi le 21 Novembre prochain.

Uhuru Kenyatta est arrivé à Goma après un séjour de 48 heures dans la capitale congolaise, Kinshasa, où il a rencontré autorités, diplomates et communautés des trois provinces de l'est de la RDC. Les communautés les plus affectées par les violences qui sévissent depuis près de 30 ans, dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l'Ituri.

L'envoyé spécial de la communauté d'Afrique de l'est, s'est rendu dans le camp des déplacés de Kanyaruchinya où il a pu constater les mauvaises conditions de vie des milliers de déplacés. Il a appelé les belligérants à un cessez-le-feu en prélude aux prochaines négociations.

"Ce que j'ai vu, ce sont les enfants, les mères, les vieillards, qui sont devenus les réfugiés dans leur propre pays. Ce que je peux dire, c'est juste que, même si on a des conflits, s'il-vous-plaît, laissons la guerre, il faut un cessez-le-feu. Ces enfants, ces mères, ces vieillards, qui ne connaissent pas d'où vient le conflit, ayons pitié d'eux. Arrêtons la guerre et commençons à dialoguer. On ne peut pas dialoguer sans cesser de se combattre", dit Uhuru Kenyatta.

Espoir d'un règlement de la crise

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Du côté de la population civile, on veut espérer que cette visite permettra d'aboutir à un règlement à long terme de la crise sécuritaire dans la région.

"Nous avons besoin de savoir quel genre de solution son arrivée pourra nous donner aujourd'hui. Bien sûr, il y a eu des résolutions après 2012 mais, est-ce que, après cela aujourd'hui, nous vivons les résultats de ces résiliations ? Je ne crois pas. Nous tous nous avons besoin de la paix", dit Pascal Mirindi, habitant de Goma.

Non à l'impunité des groupes armés

Les membres de la société civile veulent de cette visite, une issue qui va permettre de mettre fin à l'impunité de tous les groupes armés qui sévissent dans l'est de la RDC depuis 30 ans. Stewart Muhindo, militant de la LUCHA, appelle l'ancien président kenyan à ne pas plaider pour l'intégration des rebelles au sein de l'armée congolaise.

"Je pense qu'il ne faudrait vraiment pas qu'on ouvre la brèche à des nouvelles intégrations, à un nouveau cycle d'impunité autour du M23 et de tous les autres groupes armés. Maintenant, il faut vraiment qu'on s'assure que ce qui est mené comme démarche ne consacre pas l'impunité et j'espère vraiment que la démarche de Uhuru Kenyatta ne va pas consacrer cela, ne va pas consacrer une intégration massive de membres des groupes armés au sein des forces de sécurité."

Les précédentes consultations, entre le gouvernement congolais et les groupes armés, en avril dernier, à Nairobi, n'ont pas empêché la reprise des combats dans l'est de la RDC, notamment entre l'armée congolaise et le M23. Le gouvernement congolais refuse depuis, de discuter avec le M23, qu'il qualifie de mouvement "terroriste" soutenu par le Rwanda. Ce que Kigali conteste, accusant à son tour, l'armée congolaise de collusion avec des rebelles hutu rwandais des FDLR implantés en RDC depuis le génocide de 1994. Une accusation que nie également Kinshasa.

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