Ile Maurice: Événementiel - Concert d'enfants interdit, la faute à la vente d'alcool à proximité

18 Novembre 2022

Tant pis pour l'après-midi musical. La police a dit non au "Dimans lwazir" prévu le dimanche 12 novembre dernier au Bo'Vallon Green Garden.

À l'affiche : plusieurs générations d'artistes. Les enfants du groupe Teen E Dièse sont venus promouvoir leur album. Mais aussi de vieux routiers de la chanson mauricienne comme Babalé, Natty Jah, Bruno Malcolm, ainsi que Gérard Louis et Alain Auriant, entre autres. La fête devait avoir lieu de 14 heures à 18h30. Si l'entrée était fixée à Rs 325, l'accès devait être gratuit pour les enfants de moins de 12 ans.

Sauf que le lundi 7 novembre, l'organisateur, Ichos Production, a reçu une réponse négative de la police, s'objectant à la tenue de cette manifestation alors que "la Santé et d'autres autorités concernées ont donné leur feu vert". C'est ce qu'indique Ashley Munisamy, Managing Director d'Ichos Production.

Raison évoquée : la disponibilité de boissons alcoolisées à proximité du lieu de concert. Du côté du Police Press Office, on confirme que l'objection est due au fait que "des licensed premises", c'est-à-dire des commerces vendant des boissons alcoolisées, sont non seulement situés à proximité du lieu où devait se tenir Dimans lwazir, mais que ces derniers seraient encore ouverts à l'heure où le concert devait se tenir. "N'importe qui aurait pu se procurer de l'alcool et aller au concert", fait-on valoir du côté de la police.

%

Pour sa part, Ashley Munisamy souligne que l'organisation de Dimans lwazir a clairement spécifié qu'elle ne vendrait pas de boissons alcoolisées. Lors d'un après-midi familial, nous ne misons pas dessus. Ce n'est absolument pas comme pour un concert qui va jusqu'à 2h-3h du matin, où l'alcool coule à flot. L'impact d'un après-midi familial n'est pas le même. Mais l'autorisation de la police nous a quand même été refusée."

L'organisateur a-t-il fait appel de cette décision ? "Nous aurions pu mais comme cela concerne des enfants, nous avons pris la décision de ne pas les faire répéter jusqu'à la dernière minute en prenant le risque d'essuyer un autre refus de la police, la veille du concert. Les adultes peuvent prendre sur eux. Nounn deside pa fer bann zanfan-la atann dan vid", explique l'organisateur. Ce concert était en préparation depuis "environ deux mois". Comme les concerts en journée sont assez rares, dépendant de l'accueil reçu, il aurait été réédité dans d'autres régions.

L'organisateur est d'autant plus déçu que le mois dernier, il avait proposé deux concerts au même endroit, le Bo'Vallon Green Garden. Le 8 octobre, c'était les 30 ans de Désiré François et Cassiya, et le 14 octobre, Tiken Jah Fakoly et de grosses pointures locales devaient se produire.

Cette situation débouche sur des problématiques récurrentes dans le secteur de l'événementiel : "Combien de temps peut-on courir après une réponse finale qui tombe à la dernière minute ?" L'objection de la police étant arrivée lundi, il restait moins d'une semaine pour faire appel. Ashley Munisamy indique que la demande d'autorisation a été faite "trois semaines avant la date du concert". Il note que c'est après le Covid-19 qu'il y a eu renforcement de la vigilance des autorités. Il plaide en faveur d'une discussion avec toutes les parties concernées pour que des solutions soient trouvées, "au cas par cas".

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.