Ile Maurice: Grève de la faim - Nishal Joyram déterminé à aller jusqu'au bout

19 Novembre 2022

"Je vais très bien, merci", c'est que nous a déclaré, hier, Nishal Joyram, qui a entamé une grève de la faim depuis le mardi 15 novembre, devant la cathédrale St-Louis à Port-Louis. Il maintient sa position, bien qu'en début de semaine, Rajiv Servansingh, le directeur général de la State Trading Corporation (STC), lui ait fait comprendre qu'une grève de la faim ne ferait pas baisser les prix des carburants.

Cet habitant de Souillac, qui est enseignant, souligne que l'action qu'il a entamée est plus importante que sa personne. "Je préfère qu'on soit solidaire avec la démarche, avec l'action entreprise. Je ne souhaiterai pas que l'on soutienne une personne mais plutôt sa démarche." Car celle-ci, précise-t-il est une démarche citoyenne et non politique.

Cette grève de la faim ne concerne pas uniquement les prix des carburants. Pour le gréviste, cela concerne la gestion économique de Maurice, qui comporte des lacunes et qu'il faudrait revoir, de même que les dépenses de l'État. "Il faudrait que toutes ces dépenses cadrent avec les demandes économiques et avec notre situation économique. Si on arrive à régler cela, on pourra baisser les prix des carburants. Si la State Trading Corporation (STC) est déficitaire, c'est parce qu'il y a certaines lacunes dans la gestion de l'économie. Il y a des dépenses qui sont faites à côté et qui ne reflètent pas notre situation économique. Le gouvernement devra se réinventer pour pouvoir financer ce budget. Il faut de l'efficience"

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Nishal Joyram fait ressortir que les prix des carburants ont un effet domino sur les prix des commodités et n'affectent pas que les automobilistes mais l'économie et qu'il est très difficile pour les petites gens de pouvoir joindre les deux bouts. Il affirme qu'il n'arrêtera sa grève de la faim que lorsque les prix des carburants seront revus et reflèteront les prix pratiqués sur le marché international.

Nishal Joyram a le soutien de sa famille, ainsi que des Mauriciens. La famille de ce gréviste a, en effet, appris sa démarche à travers les réseaux sociaux. Au départ, cela a été un choc pour elle. "Je préfère négocier avec le gouvernement qu'avec ma famille pour faire une grève de la faim. (... ) Par la suite, mes proches ont fini par comprendre que c'est une cause juste. Aujourd'hui, ils sont solidaires. La famille comprend et soutient cette démarche."

Au départ, Nishal Joyram était mentalement prêt à entamer cette démarche seul. Mais il a finalement obtenu le soutien des Mauriciens, notamment à travers des messages et des visites, du matin jusqu'à fort tard dans la nuit, raconte-t-il. Il lance un appel à ceux concernés par les prix élevés à Maurice de venir le rejoindre dimanche à 10 heures sur la place de la cathédrale. "C'est juste pour dire que nous sommes affectés par cette situation inflationniste et que nous souhaitons que le gouvernement fasse en sorte de baisser les prix des carburants. Et qu'il diminue l'inflation à Maurice, redynamise l'économie et diminue ses dépenses. Je demande ces choses-là pour que le Mauricien vive mieux".

S'il n'y a pas de changement, l'appel sera lancé aux automobilistes pour allumer leurs phares le matin afin de faire part de leurs souffrances au gouvernement.

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